Contenu de l'article

Titre Le retour d'une géopolitique des ressources ?
Auteur Kattalin Gabriel-Oyhamburu
Mir@bel Revue L'Espace Politique
Numéro no 12, février 2011 Les théories de la Géopolitique
Rubrique / Thématique
Un renouvellement des problématiques
Résumé L'histoire de la géopolitique  est totalement dépendante du moment historique dans lequel elle s'inscrit. Longtemps rivée à l'Etat et au principe de souveraineté nationale, elle est, aujourd'hui en cours de reformulation. En effet, la rareté des ressources énergétiques, hydriques et agro-alimentaires liée fondamentalement à l'accès au marché des pays émergents restructure l'architecture mondiale et donne à la géopolitique de nouvelles priorités. Au début du XXème siècle comme pendant la Guerre Froide, pour calculer le degré de puissance d'un territoire donné, qu'il soit régional, stato-national supranational ou mondial, il suffisait de s'interroger sur sa visée expansionniste. Aujourd'hui ce schéma est obsolète. Il faut revoir sa copie et penser la géopolitique autrement. Les vecteurs de toute puissance dépendent de plus en plus de la politique de sécurisation des ressources. Est-ce, pour autant, un retour à la position-ressources de Kenneth Waltz ? Partiellement. Nous sommes en présence d'une nouvelle configuration, celle de deux puissances, deux hyperpuissances qui assoient de plus en plus leur pouvoir sur le contrôle de ces ressources, et non pas, comme on pourrait le supposer sur la maîtrise de l'économie de la connaissance. Cette rivalité sourde fait émerger des nouveaux lieux, les nœuds géostratégiques, convoités par les Etats-Unis et la Chine. Dans cette deuxième phase de la troisième mondialisation, il ne s'agit donc pas d'asseoir sa domination sur le Heartland ou le Rimland mais de s'implanter, par une stratégie souple, dans des zones de forte production des ressources.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The history of geopolitics is completely dependant on the moment in time it is related to.  Historically linked to the State and the principle of national sovereignty, it is today in reformulation. Although, the scarcity of the resources in energy, water, and agro-alimentary, related basically to the market access of the emerging nations, restructures the architecture of the world and gives new priorities to geopolitics. At the beginning of the 20th century as during the Cold war, to calculate the degree of power of a given territory, whether it is regional, national, or supranational, it was enough to examine its expansionist goals. Today this analysis is obsolete. It is necessary to reconsider the point of view and to think geopolitics differently. The vectors of any power depend more and more on the policy of securitization of the resources. Is this a come back to the resource-position of Kenneth Waltz? Partially. We are in the presence of a new configuration, that of two States, America and China, two hyper powers that build more and more their power on the control of such resources, and not, as one could imagine, on the control of knowledge. This soft competition creates new spaces, geostrategic nodes, controlled by the United States and China. In this second phase of the third globalization, it is not a matter of controlling the Heartland or the Rimland but that of being present, through flexible strategic planning, in areas of strong production of the resources.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://espacepolitique.revues.org/1796