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Titre « No finger print! » : Les mobilisations des migrants à Lampedusa, ou quand l'espace compte
Auteur Annalisa Lendaro
Mir@bel Revue L'Espace Politique
Numéro no 25, avril 2015 Lampedusa, îles méditerranéennes, frontières et migrations
Rubrique / Thématique
Lampedusa, îles méditerranéennes, frontières et migrations
Résumé Cet article propose une réflexion sur les mobilisations des migrants se trouvant en rétention administrative sur l'île de Lampedusa (Italie), au prisme de l'espace dans lequel elles ont lieu : une île-frontière. En juillet 2013, deux cents personnes environ ont manifesté à plusieurs reprises, défilant à travers les rues de Lampedusa pour réclamer le droit de quitter l'île sans laisser leurs empreintes digitales, c'est-à-dire sans être identifiées comme demandeurs d'asile en Italie. Parmi les migrants qui arrivent à Lampedusa après avoir survécu à la traversée de la Méditerranée, nombreux sont ceux qui savent qu'en Italie les temporalités du traitement de cette demande sont en moyenne très longues, ce qui implique une période d'enfermement administratif prolongée, et que les possibilités d'insertion professionnelle qu'offre ce pays sont minces. En nous appuyant sur une enquête exploratoire conduite en juillet 2013 à Lampedusa, et sur l'analyse de la presse et des textes juridiques de référence, nous souhaitons discuter la forme et la réception de cette mobilisation dans un espace de résistance particulier, comme peut l'être une île-frontière, où les protagonistes sont forcément en transit, de passage. Ce travail se propose notamment de contribuer au débat sur la portée politique et émancipatrice des mobilisations des « sans » dans les espaces frontaliers.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article focuses on mobilizations put into motion by asylum seekers who are confined in a detention center for undocumented migrants in the little Italian island of Lampedusa. Our analytical perspective focuses on the importance of spatial context regarding where these mobilizations took place: an island, representing one of the European Union borders. On July 2013, 200 people, mostly Eritreans, marched through the streets of Lampedusa and occupied the church square to claim the right to leave this "open-air prison” without having their fingerprints registered by the police. The data collected over the summer of 2013 in the context of a first qualitative field survey discusses the form and the reception of this episode of migrants' mobilization, undertaken by protagonists who are officially confined in a detention center and who are destined, by definition, to be deported rapidly to another detention center or to their country of origin. This research contributes to the debate on the political and emancipating scope of undocumented peoples' mobilizations, especially in frontier territories.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://espacepolitique.revues.org/3348