Titre | La maritimisation de l'économie vietnamienne : un facteur exacerbant les conflits entre le Viêt Nam et la Chine en mer de Chine méridionale ? | |
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Auteur | Nathalie Fau | |
Revue | Hérodote | |
Numéro | no 157, 2ème trimestre 2015 Les enjeux géopolitiques du Viêt Nam | |
Page | 39-55 | |
Résumé |
Après presque une décennie d'accalmies (2000-2008) les tensions en mer de
Chine méridionale, ou mer Orientale pour
les Vietnamiens, ont repris ces dernières
années. La nature et les modalités du conflit
ont cependant changé car le Viêt Nam ambitionne désormais de devenir une puissance
maritime d'Asie du Sud-Est continentale.
Longtemps uniquement perçu comme une
faille du système de défense vietnamien,
l'espace maritime apparaît depuis le lancement du Doi Moi comme une ressource
trop longtemps négligée. Ainsi, alors que
jusqu'à la fin des années 1990, le gouvernement vietnamien n'abordait les questions
maritimes que sous l'angle de sa politique
irrédentiste en mer de Chine méridionale, il
développe désormais une stratégie volontariste de valorisation des ressources maritimes de son territoire : passage de la pêche
côtière à la pêche hauturière, exploitation
de champs pétrolifères au large de ses côtes
ou encore politique d'insertion dans le trafic maritime mondial conteneurisé par la
création de ports en eaux profondes. Enjeux
économiques, nationalistes et stratégiques
se rejoignent désormais. De ce fait, pour
comprendre la nature des tensions entre
le Viêt Nam et la Chine, il est tout autant
nécessaire de saisir la spécificité des enjeux
économiques maritimes que d'analyser
l'évolution de la stratégie militaire maritime
vietnamienne. Ce qui n'a pas réellement
changé en revanche, c'est l'alternance entre
phase de frictions, de négociations et d'avancées diplomatiques dans les relations entre le
Viêt Nam et la Chine. Cette ambiguïté des
relations entre le Viêt Nam et la Chine est
bien visible dans la gestion différente entre
d'un côté les espaces maritimes insulaires
(Paracels et Spratleys) qui demeurent des
lieux des frictions et de l'autre le golfe du
Tonkin où la délimitation officielle de la
frontière maritime a abouti à la création
d'une Zone commune de développement. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
After a lull of almost a decade (2000-
2008), tension in the South China Sea,
or Eastern Sea for the Vietnamese, has
increased during recent years. The type
and conditions of conflict have changed,
however, since Vietnam now aspires to
become a maritime power in mainland
Southeast Asia. Although it was long considered merely as a fault in the Vietnamese
defense system, since the launch of the Doi
Moi maritime space has now appeared as
a long-neglected resource. Thus, whereas
until the end of the 1990s the Vietnamese
government only considered maritime questions in the light of its irrendentist policy in
the South China Sea, it is now developing
a volontarist strategy for valorising its
territory's maritime resources: changing
from coastal to deep-sea fishing, exploiting
offshore oilfields or gaining entry into the
worldwide seaborne container business
by building deep water ports. Economic,
nationalist and strategic stakes have now
merged. Consequently, to understand the
nature of tensions between Vietnam and
China, it is as necessary to understand the
specificity of maritime economic stakes as
it is to analyse the evolution of Vietnamese
naval strategy. What has not really changed,
however, is the alternating phases of friction,
negotiation and diplomatic manoeuvres in
relations between Vietnam and China. This
ambiguous relationship between the two
countries can be clearly seen in the different
management of, on the one hand, insular
maritime spaces (Paracel and Spratley),
which remain areas of tension, and, on the
other, the Gulf of Tonkin, where the official
demarcation of maritime borders has led
to the creation of a Common Development
Zone. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_157_0039 |