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Titre Le capitalisme agraire au XIXe siècle : le champ des possibles
Auteur Laurent Herment
Mir@bel Revue L'Homme et la société
Numéro no 193-194, 3e et 4e trimestre 2015 Les mille peaux du capitalisme I
Rubrique / Thématique
Les mille peaux du capitalisme (I)
Page 17-36
Résumé Cet article vise à évaluer la pertinence de la notion de capitalisme agraire pour expliquer les évolutions de l'agriculture française au XIXe siècle. Si les économistes de la fin du XVIIIe siècle et des deux premiers tiers du XIXe siècle considèrent l'agriculture comme l'un des champs d'expérience du capitalisme, les discours sur l'agriculture changent totalement à la fin du XIXe siècle. L'agriculture, non seulement en France mais aussi dans les autres pays européens, apparaît alors comme un secteur retardataire. Mais, au-delà des appréciations des contemporains et des historiens, les agriculteurs du XIXe siècle étaient capables d'adapter leurs productions aux conditions du marché. Ils étaient aussi enclins à utiliser les outils et les vecteurs de progrès (machine à battre, moissonneuse, engrais, etc.). Mais contrairement à ce qui se passe dans l'industrie, ce n'est pas par un processus capitaliste que s'effectuent cette modernisation et cette adaptation. C'est aux marges de l'agriculture, dans l'agro-business et dans les industries agroalimentaires que se développe le capitalisme. En dernière analyse, comme le montre un dialogue entre Jaurès et Charles Ferry, la soumission de l'agriculture au capitalisme au XIXe siècle ne fait pas de l'agriculture un secteur capitaliste.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article aims to assess if the notion of agrarian capitalism is relevant to understand the evolution of the French agriculture during the nineteenth century. If the economists of the late eighteenth century, and the two first thirds of the nineteenth century considered agriculture like a field of experience of capitalism, discourses about agriculture completely changed at the end of the nineteenth century. Agriculture seems to be a backward sector in France, but in other European countries as well. Despite the backwardness of agriculture, during the nineteenth century farmers were able to adapt their productions to the evolution of prices, and were able to use the most efficient and most new implements (threshing machine, harvester, fertilizers, etc.). But contrary to what happens in the industrial sector, these processes of adaptation and modernization were not a capitalist process. The capitalist process occurred at the frontiers of agriculture, in agro-business and agro-food enterprises. At last, as shows a dialogue between Jaurès and Charles Ferry, the obedience of the nineteenth century's agriculture to capitalism did not transform the agriculture in a capitalism sector.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_193_0017