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Titre Les statistiques « ethniques » outillent des politiques de quotas plutôt que la connaissance des discriminations : l'exemple canadien
Auteur Stéphane Jugnot
Mir@bel Revue La Revue de l'IRES
Numéro no 83, 2014/4 Dossier : Le coût des enfants
Page 51-84
Résumé Plusieurs controverses sur la mise en place de statistiques « ethniques » se sont succédé en France au cours des 25 dernières années. Aujourd'hui, les demandeurs de telles statistiques s'appuient principalement sur l'argument de la connaissance. C'est une façon de contourner le débat des politiques publiques car les statistiques « ethniques » sont davantage un outil nécessaire à la mise en place de certaines formes de politiques de discriminations positives qu'un outil scientifique. L'exemple canadien permet de l'illustrer. Le recensement y collecte une information sur l'origine ancestrale depuis plus d'un siècle. Avec l'émergence du fait « canadien », cette question a progressivement perdu de son intérêt tandis que les questions liées aux origines se sont multipliées pour répondre aux besoins spécifiques de différentes politiques publiques : question linguistique, repérage des autochtones, promotion des « minorités visibles ». D'un recensement à l'autre, les variations de questionnement perturbent les analyses en évolution.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais “Ethnicˮ Statistics as Tools for Quota-based Policies rather than Combatting Discrimination: The Canadian ExperienceFrance has seen a series of controversies over proposals to implement statistics based on ethnicity over the past twenty-five years. Those in favour of such statistics today base their arguments largely on the need for reliable data. This is a way of getting around the public policy debate as such statistics are more a tool for implementing positive discrimination policies than a scholarly resource, as the Canadian experience demonstrates. Canadian censuses have collected data on ethnic background for over a century. With the rise of a modern definition of what it means to be Canadian, the question has become less relevant; at the same time, questions on the background of respondents have become more detailed to fulfil the requirements of public policies on questions such as language issues, identifying aboriginal populations, and promoting visible minorities. Changes in how questions are formulated between censuses challenge ongoing analyses.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RDLI_083_0051