Contenu de l'article

Titre Hydronymie et politique
Auteur Hervé Guillorel
Mir@bel Revue Droit et cultures
Numéro no 64, décembre 2012 Onomastique, droit et politique
Rubrique / Thématique
Onomastique, droit et politique
Page 161-180
Résumé Nommer les lieux constitue un mode incontournable de représentation sociale collective de l'espace. Ce dernier ainsi approprié, maîtrisé, contrôlé, est institué en territoire. Dès lors, ces nominations peuvent faire l'objet d'enjeux politiques du fait de la succession de groupes linguistiquement différents sur un même territoire et du fait des ruptures politiques diverses (révolutions, colonisation/décolonisation, démembrements d'empires, etc.). La toponymie, ou mieux la choronymie englobe de nombreuses catégories dont la temporalité (ancienneté et durée de vie) et le degré de politisation varient. Cet article concerne les noms d'entités liées à l'eau ou hydronymes dont on pense qu'ils sont les moins susceptibles d'enjeux idéologiques et politiques, du fait de leur très grande ancienneté. Il illustre trois cas de figure qui prouvent le contraire. Le premier cas concerne des enjeux géopolitiques actuels qui concernent des hydronymes (en l'occurrence des golfes ou des mers) dont les caractéristiques physiques impliquent des contacts/conflits entre plusieurs États ; le second cas illustre comment des prétentions territoriales peuvent être fondées sur des "preuves" tirées de l'interprétation d'hydronymes ; le dernier cas décrit l'histoire de la dénomination d'un hydronyme, le fleuve Orange, en Afrique, et souligne les conflits de nomination liés aux processus de colonisation/décolonisation et à la question des peuples autochtones.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The collective social representation of space implies the naming of places, and, consequently, space being controlled, mastered, becomes territory. Since different linguistic groups successively occupy the same territory and, due to political changes (revolutions, colonization/decolonization, breaking up of empires, etc.), the naming of places and spaces can have political and ideological implications. Toponymy (place-naming) or better, choronymy, includes several categories which have different temporalities and degrees of politicization. Our article focuses on hydronyms (place-names relating to water). Usually people think that this category is less concerned by political use because of its antiquity. In fact, our three case-studies show that it's not true. The first example describes present geopolitical conflicts concerning hydronyms (concretely gulfs and seas) and opposing neighbouring States. The second example illustrates the case where the explanation of hydronyms is used to «prove» territorial ambitions or revendications. In the last example, we analyse the history of the African Orange river which gives a good illustration of conflicts due to the process of colonization/decolonization and the issue of native peoples.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://droitcultures.revues.org/2865