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Titre Kafka's statue : memory and Forgetting in Postsocialist Prague = La statue de Kafka : mémoire et oubli dans la Prague Postsocialiste
Auteur Alfred Thomas
Mir@bel Revue Revue des Etudes Slaves
Numéro vol. 86, n° 1-2, 2015 Villes Postsocialistes entre rupture, évolution et nostalgie
Rubrique / Thématique
Villes Postsocialistes entre rupture, évolution et nostalgie sous la direction Andreas Schönle
 Reconfiguration urbaine
Page 157-169
Résumé Cet essai ne porte pas sur la Prague de Kafka – véritable industrie de la critique – mais sur la statue de Kafka ; ou plutôt, sur ce qu'une statue moderne de Kafka dans la Prague post-socialiste dit du destin de l'écrivain dans sa ville natale, et plus largement de l'histoire de Prague et de la Tchécoslovaquie au XXe s. Kafka a d'abord été largement ignoré par l'intelligentsia tchèque dans les années 1930 ; il a ensuite tardivement fait figure de héros pour la génération réformiste des années 1960, ce qui a provoqué son oubli délibéré par le régime après l'invasion de Prague en 1968. À la chute du communisme, en 1989, on l'a réinventé en icône nationale. Cette dialectique de la mémoire et du pardon est familière à l'histoire de la ville au XXe s. La réinvention post-socialiste de Prague comme cité de Kafka ne représente ni une rupture radicale avec le passé, ni la continuation d'une tradition de tolérance spécifiquement tchèque. La dernière incarnation de la ville comme lieu de naissance de l'un des plus grands écrivains du modernisme européen résulte d'une réinvention constante dans laquelle l'auto-invention politico-culturelle et le calcul économique jouent un rôle majeur.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This essay is not about Kafka's Prague – a veritable industry of scholarship – but Kafka's statue; or rather, what a modern statue of Kafka in post-socialist Prague signifies both about his fate as a writer in the city of his birth and what that fate may tell us about the complex history of twentieth-century Prague and Czechoslovakia. My essay explores how Kafka's transformation from a largely overlooked writer among the Czech intelligentsia in the 1930s to his belated emergence as the hero of the reformist generation of the 1960s, and from his deliberate erasure by the Soviet-backed regime after the invasion of Prague in 1968 to his reinvention as a national icon following the collapse of Communism in 1989, describes a familiar dialectic between memory and forgetting that has characterized the history of the city in the twentieth century. I argue that Prague's post-socialist reinvention as the city of Kafka represents neither a radical departure from the past nor the continuation of a specifically Czech tradition of tolerance. I conclude that the city's latest incarnation as the birthplace of one of European modernism's greatest writers represents a history of constant reinvention in which political-cultural self-fashioning and economic calculation have all played – and continue to play – an integral role.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/res/677