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Titre Humour, haine symbolique et résilience. Du bon usage thérapeutique des mots obscènes chez les victimes de violences sexuelles
Auteur Martine Nisse
Mir@bel Revue Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux
Numéro no 39, 2007/2 L'humour et la surprise en psychothérapie
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 93-101
Résumé Les enfants victimes de violences précoces ont été exposés à la haine de leur agresseur. Cette expérience fondamentale entraîne un bouleversement profond de leur personnalité. L'état de stress post-traumatique dont ils souffrent implique que les thérapeutes puissent prendre en considération à la fois leurs capacités de résilience et dans le même temps la haine intériorisée et interdite d'expression qui s'oppose à leur évolution. La fragmentation de leur identité et l'existence d'une identification à l'agresseur chez ces enfants victimes risquent de contaminer les membres de la protection de l'enfance à leur insu, en maintenant une soumission à la relation d'emprise créée par l'agresseur. L'injonction thérapeutique de créer avec humour un surnom qui caricature l'auteur des faits criminels et de l'utiliser dès la première séance va libérer petit à petit ces enfants de la peur. Par ce procédé thérapeutique activateur de résilience, la haine symbolique est autorisée, favorisant le deuil du parent idéalisé en légitimant la perception des émotions négatives profondes. Des émotions positives vont alors être libérées et s'exprimer : jubilation, soulagement, plaisir des apprentissages.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The children early victims of violence were exposed to the hatred of their attacker. This fundamental experiment involves a major upheaval of their personality. The state of post-traumatic stress of which they suffer implies that the therapists have to take into account at the same time their capacities of impact strength and the interiorized and prohibited hatred expression which is opposed to their evolution. The fragmentation of their identity and the existence of an identification of these young victims with the aggressor will likely contaminate the members of the child welfare without their knowledge, by maintaining a submission to the relation of influence created by the attacker. The therapeutic injunction to create with humor a nickname which caricatures the author of the criminal facts and to use it from the first meeting will gradually release these children of the fear. This therapeutic process activator of impact strength authorizes hatred symbolic system authorized, supporting the mourning of the idealized relative by legitimating the perception of the major negative emotions. Positive emotions will then be released and expressed: jubilation, relief, and pleasure of learning.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CTF_039_0093