Titre | Le Sénégal imaginé. Évolution d'une classification ethnique de 1816 aux années 1920 | |
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Auteur | Joël Glasman | |
Revue | Afrique & histoire : revue internationale | |
Numéro | vol. 2, no 1, 2004 Dossier : Les temps de l'histoire | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 111-139 | |
Résumé |
Les questions soulevées par le concept introduit par Terence Ranger d' « invention » des ethnies africaines, notamment la difficulté à déterminer un « inventeur » et de ne concevoir le rôle des Africains que comme « inventés », peuvent trouver un début de réponse dans l'étude de l'évolution d'ensemble des classifications ethniques. Le cas du Sénégal de 1816 aux années 1920 montre que, loin de se résumer à une création datable attribuable à un seul auteur – qui serait Louis Faidherbe –, la classification ethnique se met en place dès la première moitié du XIXe siècle comme un aboutis-sement des récits de voyages et autour du pôle wolof, avant d'être refondue autour du concept de « race » par Faidherbe, puis d'être cristallisée par l'administration dans le premier tiers du XXe siècle. Au-delà de l' « acte de naissance » d'ethnies prises isolément, ce sont des dichotomies (Wolof/Maure, Tukuleer/Manding), des amalgames (Manding, Joola), des renversements de jugements de valeurs (Wolof, Bambara, etc.), des principes de hiérarchisation (économiques, stratégiques, raciologiques) qui sont à l'œuvre dans le processus de création des catégories ethniques. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The concept of the “invention” of African ethnic groups – as introduced by Terence Ranger – has often been criticised. The main criticism deals with the difficulty to tie oneself down to a sole “inventor” and with the problem of defining the Africans as a passive “invented people”. However, the study of ethnic classifications enables the historian to find some answers. Particularly, the history of the creation of ethnic classification in Senegal between 1816 and the 1920s shows that the “invention” was not the work of one author but a long process. Partly this process had already taken place throughout the first half of the 19th century, constructing the Wolof as model. It has been transformed by Faidherbe, who introduced the idea of “races”. Finally, ethnic classification has been taken up by the colonial administrators who used and imposed it during the first third of the 20th century. Consequently, it is not the “birth” of isolated ethnic groups that is of unique importance. Rather, what must be taken into account are the dichotomies (Wolof/Maure, Tukuleer/Manding), the fusions of groups (Manding, Joola), the changes of the appreciation of virtue (Wolof, Bambara, etc.), and the principles of hierarchy (economic, strategic, racial). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AFHI_002_0111 |