Titre | Banditisme et contestation de l'ordre allogène au Nord-Cameroun | |
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Auteur | Issa Saïbou, Ngoyoum Mangmadi | |
Revue | Afrique & histoire : revue internationale | |
Numéro | vol. 7, no 1, 2009 Dans les plis de la structuration coloniale : ombres et délinquances | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Dans les plis de la structuration coloniale : ombres et délinquances |
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Page | 99-118 | |
Résumé |
L'histoire politique du bassin du lac Tchad regorge de figures dont l'audace a traversé le temps. Leur aura, transmise aux générations récentes à travers les traditions orales, particulièrement les chansons, retrace l'action d'hommes virils, intrépides, protecteurs de leur communauté. Dans l'adversité, leur mémoire est ressassée pour exalter les vertus de de l'endurance. violence perpétrés Ceci est à l'encontre l'endoperception, des adversaires un regard de valorisant la communauté. et approbateur Si, historiquement, des actes l'agression à main armée est un mode d'accumulation et une pratique culturelle, il n'en demeure pas moins qu'avec les mutations politiques de la région, l'imposition des hégémonies musulmanes sur les groupes dits païens et l'avènement de la colonisation européenne à la fin du XIXe siècle, le pillage fut criminalisé. Du fait de son impact sur les ressources et la sécurité des personnes, le pillard est désormais qualifié de voleur. Cette appellation est non seulement péjorative, mais encore elle délégitime la fonction politique du vol en tant que mode de résistance. En confrontant la logique des communautés paysannes de la partie septentrionale du Cameroun et la logique des détenteurs de l'autorité traditionnelle et du pouvoir colonial, cet article étudie deux variantes du banditisme social, l'un communautaire, l'autre héroïque. Le caractère social du banditisme des Guiziga de la plaine du Diamaré résulte du recours au vol à main armée à l'encontre des Peuls, comme mode de résistance à leur hégémonie et de répulsion de leur domination. Le vol est alors une forme de guerre asymétrique face à des adversaires mieux équipés et alliés de l'administration coloniale. Au-delà de l'épopée proprement dite, l'exemple de Zigla rend compte de l'engagement d'un leader à défendre et à protéger son peuple aussi bien face aux pouvoirs musulmans locaux que face à l'autorité coloniale allemande. Certes, Zigla a fait carrière dans les razzias et les pillages, mais il n'était pas plus bandit que les chefs des royaumes et principautés musulmanes qui, eux aussi, organisaient des expéditions à l'encontre des Mousgoum et d'autres peuples pour collecter le butin. Cet article tente de réhabiliter la figure historique que fut Zigla, sans sublimer ses actes mais en les insérant dans les modes parallèles de résistance à l'influence étrangère. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The History of Chad Lake is full with head figures who are reminded for their daring and their temerity. Their aura, conveyed to the new generations through oral traditions, especially songs, relates the action of virile and intrepid men, protectors of their community. In adversity, their memory is used to exalt the virtues of endurance. This is the “endoperception”, a look that is approving violence against the enemies of the community. If armed robbery can be considered in historical view as a way of accumulation and a cultural practice, pillage is being criminalized along with political mutations in the area (hegemony of the Muslims on the populations who are told to be pagan, and the advent of the European colonization at the end of the 19th century). Given their impact on people's resources and security, pillagers are described as robbers. This label is not only pejorative, but also devoids this act of robbery of every political significance as an act of resistance. Comparing the logic of the Cameroon nothern rural communities to the logic of the keepers of the traditional authority and the colonial power, this article considers two ways of social crime, the one being community oriented and the other heroic. The social dimension of the Guiziga crime from the plain of Diamare comes from the use of armed violence against the Peuls, as a way of resistance against their hegemony and the repulsion of their domination. Robbery, there, is a sort of asymmetrical war against enemies better equipped and allied to the colonial administration. Beyond the epic, the example of Zigla shows the involvement of a leader defending and protecting his people not only against the Muslim local powers but also against the German colonial authoriy. Of course, Zigla made his own way in the raids and pillages, but he was not more a gangster than the chiefs of the Muslim kingdoms or principalities organizing raids against some Mousgoums and other peoples for bounty. This article intends to restore the historical figure that Zigla has been, without any sublimation of his acts, but inserting them in the parallel ways of resistance against foreign influence. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AFHI_007_0099 |