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Titre Un atoll emblématique des risques environnementaux ? Funafuti (archipel de Tuvalu) entre menace planétaire et contraintes quotidiennes
Auteur Caroline Rufin-Soler, Yannick Lageat
Mir@bel Revue Annales de géographie
Numéro no 705, 2015/5
Rubrique / Thématique
Articles
Page 523-540
Résumé Sur la disparition programmée de Tuvalu se sont accordées doxa scientifique et rumeur médiatique : l'élévation du niveau marin ne peut, par la submersion de cet archipel, qu'apporter la preuve dirimante d'un changement climatique global. Cette disparition considérée comme inexorable a déjà conduit à s'interroger sur la réalité juridique d'un État déterritorialisé et sur l'identité d'une communauté condamnée à l'exil. Peut-on imaginer un décalage plus flagrant entre les fantasmes qu'inspirent la destinée de ces neuf îles coralliennes et le quotidien de ses habitants ? Plus que la perspective d'une inéluctable élévation du niveau marin, et d'un exode forcé, leurs préoccupations immédiates se portent sur les déficits pluviométriques, sur la surabondance des déchets ménagers, sur la salinisation et la pollution de la lentille d'eau douce, autant de contraintes auxquelles se trouve, en particulier, confrontée l'île-capitale qui rassemble désormais plus de 5 000 habitants sur moins de 150 hectares. Abreuvés de prévisions alarmistes, les Tuvaluans se refusent néanmoins à se projeter à la fin du XXIe siècle quand ils seraient inéluctablement appelés à devenir les premiers « réfugiés climatiques », et, s'ils marquent un fort attachement à leur territoire, ils sont encore loin de se mobiliser pour surmonter les difficultés présentes qu'ils y vivent, loin de l'image idyllique associée aux îles atolliennes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Scientific doxa and media rumor have together affirmed the assumption that Tuvalu is bound to disappear because of the sea level rise. This disappearance is regarded as irreversible and the clear evidence for the complete responsibility of global warming. It raises questions therefore about the legal reality of a deterritorialized State, and about the identity of a community forced into exile. There is a striking gap between the dreamlike image associated with a tropical coral archipelago and the hard daily life of its inhabitants in a poor environment. More than the inescapable sea level rise, they are mostly concerned with rainfall deficits, the profusion of household waste, water-supply salinization and pollution of their fresh water lens. This is particularly true on the main island, Fongafale, where more than 5 000 inhabitants are living on less than 150 hectares. Although confronted with these alarmist forecasts, the Tuvaluans refuse to anticipate the end of the 21st Century presumed to be the moment when they would be forced to become the first “climate refugees”. They are attached to their territory despite their hard life, but are still far from being mobilized to overcome the difficulties they have to face, in obvious contrast with the idyllic image associated with coral islands.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AG_705_0523