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Titre De Damas à Urbino : Les savoirs linguistiques arabes dans l'Italie renaissante (1370-1520)
Auteur Benoît Grévin
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol. 70, no 3, septembre 2015 Langues d'Islam (XIe-XVe siècle)
Rubrique / Thématique
Langues d'Islam (XIe-XVe siècle)
Page 607-636
Résumé L'Italie renaissante (1370-1520) offre un champ d'exploration privilégié pour poser à nouveaux frais la question de la circulation des connaissances arabes et portant sur l'arabe dans l'espace méditerranéen, à l'intersection du Dār al-Islām et de l'Europe latine. Une approche inspirée de la sociolinguistique et combinant histoire des réseaux marchands, curiaux et communautaires et étude des témoignages textuels permet de dépasser les clivages traditionnels pour reconstituer les contours de cultures multiples, en perpétuelle évolution. Les « arabes italiens » de la Renaissance sont en effet alimentés aussi bien par les réseaux marchands italiens dans le monde arabe que par les pratiques linguistiques des communautés juives péninsulaires et, surtout, siciliennes. Les connaissances de tous ordres ainsi accumulées trouvent des débouchés originaux dans les cours du Quattrocento, intéressées à des stratégies de déploiement de savoirs linguistiques exotiques, sans pour autant être pérennisées au travers d'un enseignement orientaliste encore à venir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Renaissance Italy offers an ideal vantage point from which to reexamine the circulation of Arabic (whether as first-hand knowledge or second-hand familiarity) throughout the space of the Mediterranean, at the juncture between the Dār al-Islām and Latin Europe. An approach inspired by sociolinguistics, combined with an investigation of mercantile, community, and court networks and a study of textual sources allows us to move beyond traditional historiographical divisions and to map the outlines of multiple linguistic cultures that were constantly evolving. The development of these “Italian Arabics” was not only a consequence of the contacts between the Arab world and various Italian mercantile networks during the Renaissance period. It also depended on the linguistic culture of the Jewish communities that were based in the Peninsula and above all in Sicily. The multifaceted knowledge that emerged came to be prized in certain Italian courts of the Quattrocento, which developed a keen interest in the propagandistic exhibition of exotic languages. This nascent cultural dynamic did not, however, acquire a stable foundation during this period: an academic European Orientalism was yet to come.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_703_0607