Contenu de l'article

Titre Comment établir un terrain d'entente dans un rituel ?
Auteur Hanks W.F., Bonhomme J. (Trad.)
Mir@bel Revue Cahiers d'anthropologie sociale
Numéro No 5, 2009 Paroles en actes
Rubrique / Thématique
Paroles en actes. Dirigé par Carlo Severi et Julien Bonhomme
Page 87-113
Résumé L'article analyse l'articulation entre savoir partagé et coopération dans une séquence interactionnelle au cours d'une séance divinatoire maya au Yucatan (Mexique) : un homme, accompagné de sa femme, s'adresse à un chamane pour qu'il fasse le diagnostic de sa maladie. Le chamane établit ce diagnostic à l'aide de cristaux divinatoires devant son autel. Il y a une forte asymétrie entre ce que le chamane et le patient savent et perçoivent respectivement. Le chamane utilise ce hiatus pour inciter le patient à s'impliquer dans un processus divinatoire qu'il ne peut pourtant ni comprendre ni vérifier par lui-même. L'implication réciproque commence ainsi là où le savoir partagé s'arrête. Alors qu'on présume généralement qu'un terrain d'entente préalable est une condition de félicité de l'interaction, l'article montre que dans certains types de discours, des hiatus dans l'espace partagé peuvent s'avérer productifs : ils constituent une ressource essentielle pour induire l'implication des protagonistes bien au-delà de leurs savoirs effectifs.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper examines the interplay between shared knowledge and joint commitments in a single episode of interaction during a divinatory session in Yucatec Maya : an adult man, accompanied by his wife, has come to a shaman requesting a diagnosis of his illness. The diagnosis takes place at the shaman's altar and with the aid of divining crystals. There are critical gaps between the shaman and the patient in terms of what they know and can perceive. The shaman uses these gaps to induce the patient to commit himself to the validity of a process he can neither understand nor verify. Joint commitment ultimately takes over where shared knowledge leaves off. Thus while it is usually assumed that common ground is a requisite to successful interaction, the paper shows that in some kinds of talk, gaps in common ground are productive : they are a critical resource for inducing commitments far beyond what interactants can know.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CAS_005_0087