Titre | La subtilité du phoque. La nature équivoque dans la Grèce archaïque | |
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Auteur | Dingremont F. | |
Revue | Cahiers d'anthropologie sociale | |
Numéro | No 9, 2013 Leurrer la nature | |
Rubrique / Thématique | Leurrer la nature. Hélène Artaud (Dir.) |
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Page | 129-141 | |
Résumé |
Dans l'Antiquité, naturalistes et poètes reconnaissaient dans la nature amphibienne du phoque une subtilité. C'est sur cette dernière que s'appuie Homère, lorsque dans le chant V de l'Odyssée, il décrit la confrontation entre Ménélas et Protée, le « Vieux de la mer » au savoir prophétique, gardien des phoques de Poséidon. Ce dernier pour échapper à la capture par les hommes et ne pas avoir à délivrer sa connaissance divinatoire avait pour habitude de se lancer dans un cycle de métamorphoses. Le savoir de Protée est pourtant nécessaire à Ménélas afin qu'il apprenne les raisons pour lesquelles il se trouve bloqué sur cette île faute de vents favorables pour reprendre la route vers sa patrie. Le héros parvient à déjouer les leurres de Protée. Il le défait en surenchérissant dans la logique des leurres. Il se dissimule en effet sous la peau d'un phoque pour surprendre Protée et faire cesser ses transformations. Le vieillard est pris au piège de plus ondoyant que lui.Cet article, s'inscrivant dans un cadre de réflexion anthropologique sur la mètis, pose la question de l'efficacité de la ruse de Ménélas. L'hypothèse envisagée tend à montrer que modifiant sa propre nature, grâce au contact avec l'épiderme du phoque, Ménélas tire momentanément profit des qualités ambivalentes et équivoques de l'animal. En quelque sorte lui aussi, ayant pris l'apparence d'un phoque, se métamorphose et bénéficie de la subtilité de l'animal. Ce faisant, il dépasse les limites de sa nature et parvient à faire de l'adversité de Protée, et de l'univers marin en général dont le vieillard est une figure, une complicité. Comme souvent chez Homère, l'exposition de la subtilité de Ménélas renforce celle d'un poème aussi rusé que ses protagonistes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
During antiquity, naturalists and poets recognized a sublety in the amphibian nature of the seal. This subtlety is the subject in question in part of song V of the Odyssey. Homer describes the confrontation between Menelaus and Proteus, the «Old Man of the Sea», keeper of Poseidon's seals. Proteus, to evade being captured by men and so as not to have to hand over his prophetic knowledge, used to enter into a cycle of metamorphoses. Proteus's knowledge is however necessary to Menelaus so that he may learn why he is blocked on this island for want of favorable winds to sail back to his homeland. The hero succeeds in thwarting the lure of Proteus. He defeats him by outbidding him the logic of lures. He hides under the skin of a seal to catch Proteus and stop his transformations. The old man is trapped by a more changeable, more swinging than him. This article, part of a framework of anthropological reflexion on Greek mètis, attempts to analyze the effectiveness of Menelaus's cunning. The hypothesis suggests that modifying his own nature, through contact with the skin of the seal, Menelaus benefits temporarily from the ambivalent and ambiguous qualities of the animal. In some sense, having taken on the appearance of a seal, he metamorphoses and benefits from the subtlety of the animal. In doing so, he exceeds the limits of his nature and manages to become complicit with the adversity of Proteus, and with the marine world in general to which the old man belongs to. As often in Homer, describing the subtlety of Menelaus reveals the poem to be as cunning as his protagonists. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CAS_009_0129 |