Titre | Le cadavre excessif comme tentative d'apprivoiser la peur de la mort dans trois nouvelles d'Ana García Bergua et de Claudia Hernández | |
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Auteur | Andra Barbu | |
Revue | Amerika | |
Numéro | No 12, 2015 La mort : imaginaires et sociétés | |
Rubrique / Thématique | Thématique L'imaginaire de la mort en littérature |
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Résumé |
La mort fait peur à l'être humain puisqu'elle est la fin brutale et irréversible de la vie. Mais la mort demeure étrangement abstraite jusqu'au jour où le cadavre fait irruption dans la réalité du vivant. Dépourvu de parole, de regard, de mouvement, ne réagissant pas à la vie et sans interaction avec elle, le cadavre est l'aspect le plus angoissant de la mort. Ce corps mort, qui ne cesse d'alimenter des angoisses épouvantables, est le personnage central des trois nouvelles analysées dans cet article. Je propose de voir le texte littéraire comme un espace frontérisé, étanche, autre, qui permet au vivant d'apprivoiser la peur de la mort par le regard et par le mot. Je montrerai comment fonctionne et quels sont les avantages d'un tel territoire où la mort est bel et bien présente, sans pour autant pouvoir atteindre le vivant. Celui-ci, à l'abri de l'histoire, peut désormais côtoyer la mort, regarder de près ses cadavres, les toucher, les sentir, manipuler leur identité, en faire le deuil ou nier leur existence, et même se nourrir de leur chair. Tout y est permis si c'est pour rendre la mort … moins mortelle. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Human being fears death for it is the downright and unalterable ending of life. But, strangely enough, death remains to some extent abstract until the dead body pops up in our lives. No longer able to speak, to cast its look on things, to move, to react to the living and interact with it, the dead body represents the most appalling aspect of death. This dead body, which has always fed our fears, is the main character of the three short stories analysed in this article. I claim that the text is a hermetic, tightly bordered, other space, which allows the living being to get to grips with his/her fear of death by looking closely at it and telling it. I shall attempt to explain the functioning of such a territory and I shall bring to bear the advantages of a safe literary place, in which death is present while at the same time harmless. That who is alive, sheltered by the text, may thus get close to death, inspect its dead bodies, touch them, feel their smell, manipulate their identity, mourn them or deny their very existence, and even eat their flesh. Anything is allowed which makes death ... less deadly. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://amerika.revues.org/6528 |