Titre | Le retour de la mort dans les représentations visuelles américaines du corps féminin. Entre déconstruction sociale et esthétisation thanatique | |
---|---|---|
Auteur | Adriana Teodorescu | |
Revue | Amerika | |
Numéro | No 12, 2015 La mort : imaginaires et sociétés | |
Rubrique / Thématique | Thématique L'imaginaire de la mort dans les arts visuels |
|
Résumé |
La société postmoderne occidentale n'est plus aussi réfractaire à permettre à la mort d'entrer dans l'ordre du représentable de sorte qu'on peut parler d'un nouveau paradigme de la mort, le renouveau/retour de la mort (Walter, 1994). Cela ne veut pas dire que la mort interdite (Ariès, 1977) est complètement dépassée mais seulement que nous n'avons plus affaire à un paradigme tout englobant. L'étude vise à examiner, d'une perspective socioculturelle, quelques représentations visuelles du corps féminin mises en scène par des photographes américains contemporains et qui témoignent de l'actualité du renouveau de la mort. Il s'agit des représentations qui se construisent autour du corps envahi par le cancer : les représentations qui mettent en scène la mort comme une trace/cicatrice (« Scar project », l'album photographique de David Jay, en relation avec « A beautiful body project », de Jade Bell et avec « The Morgue » d'Andres Serrano) et celles qui créent des narrations personnalisées du mourir (l'album Angelo Merendino, en relation avec les travaux d'Annie Leibovitz et de Darcy Padilla). J'entends prouver qu'en utilisant la mort en tant que stratégie artistique de construction, les auteurs contribuent à la réalisation d'une déconstruction sociale du corps féminin hyper-érotisé. J'ai également démontré que cette déconstruction reste problématique, puisque la plupart des représentations analysées ne réussissent à contester le corps féminin hyper-érotisé que partiellement, l'effet secondaire étant un phénomène d'esthétisation thanatique. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
Western postmodern society is no longer as reluctant to allow death to be represented, therefore we can speak of a new paradigm of the revival of death (Walter, 1994). This does not mean that the forbidden death (Aries, 1977) is completely out, only that we are no longer dealing with an all-encompassing paradigm. The study aims at examining from a socio-cultural perspective some visual representations of the feminine body produced by contemporary American photographers, which testify to the emergence of the revival of death. These representations are built around the body seized by cancer : representations that depict death as a scar (“Scar Project”, the photo album of David Jay and “A beautiful body project” of Jade Bell, in relation with Andres Serrano's “The Morgu”) and those creating personal narratives of dying (Angelo Merendino's album in relation with the works of Annie Leibovitz and Darcy Padilla). I will try to show that, by using death as an artistic strategy of construction, the authors contribute to the achievement of social deconstruction of the hyper-sexualized female body. I will also demonstrate that this deconstruction remains problematic, since most of the analyzed representations manage to contest the hyper-sexualized female body only partially, the side effect being a phenomenon of thanatic aestheticization. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://amerika.revues.org/6209 |