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Titre L'invention du verbe : d'une linguistique en Afrique à une linguistique de l'Afrique
Auteur Patrick Renaud
Mir@bel Revue Faits de langues
Numéro No 11-12, Octobre 1998 Les langues d'Afrique subsaharienne, sous la direction de Suzy Platiel et Raphaël Kabore.
Page 13-46
Résumé On peut considérer la sociolinguistique qui se développe en Afrique à propos de l'urbanisation des pratiques langagières traditionnelles et de la "subversion" du français en aire francophone comme le versant post-colonial d'une linguistique qui se détourne des schémas de grammaire auxquels une linguistique coloniale a réduit le langage en Afrique et de l'impasse dans laquelle elle a conduit son articulation socio-linguistique. Cette linguistique post- coloniale, en résonance avec une civilisation africaine qui offre une "sémantaxe" à son activité verbale, comme G. Manessy en a fait l'hypothèse, privilégie l'observation. Entre "présentation" dans la dynamique du "faire" et "re-présentation" dans le "dire", l'activité verbale des participants configure linguistiquement et socialement leurs répertoires verbaux en structures caractérisées par une malléabilité absente des descriptions linguistiques décontextualisées. Elle explique la fluidité d'une polyglossie africaine dont le modèle MLF de G Myers-Scotton ne rend que partiellement compte.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais A new kind of sociolinguistics developing in Africa deals with the urbanization of traditional language practices and with the "subversion" of French in French-speaking areas. It may be seen as a post-colonial rejection of the grammatical schemata to which colonial linguistics reduced language in Africa, as well as an attempt to escape from the dead end its socio-linguistic articulation has reached. Because of its sensitivity to the way African civilization endows its verbal activity with a "semantax", according to G. Manessy*s hypothesis, this post-colonial approach relies primarily on observation. The participants' verbal activity can be seen as both presentation inscribed in the dynamics of 'doing' and representation in "saying". It linguistically and socially organizes their verbal repertoires in structures the flexibility of which decontextualized linguistic descriptions ignore. This approach may provide an explanation for the fluidity of African polyglossy, which С Myers- Scotton's MLF model only partially accounts for.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/flang_1244-5460_1998_num_6_11_1196