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Titre Rire du passé nazi en Allemagne : L'Eigensinn des adolescents face à l'histoire scolaire du nazisme
Auteur Alexandra Oeser
Mir@bel Revue Sociétés contemporaines
Numéro no 99-100, 2015 Penser les rapports de domination avec Alf Lüdtke
Page 105-126
Résumé Rire du passé nazi, un sacrilège ? Que signifient les comportements d'élèves qui nous choquent, nous mettent mal à l'aise ou nous paraissent incompréhensibles ? L'article se fonde sur une enquête en milieu scolaire auprès d'adolescents de deux écoles de la périphérie des villes de Hambourg et Leipzig. S'appuyant sur un travail d'observation ethnographique, il analyse les réactions déviantes (pitreries, rires) des élèves à propos du passé nazi et du savoir scolaire qui leur est transmis. Le concept d'Eigensinn permet de comprendre comment des actes à la fois individuels et collectifs, parfois dirigés à l'encontre de l'institution scolaire, contribuent à maintenir l'ordre scolaire. Il insiste également sur la nécessité d'inscrire l'Eigensinn dans un cadre collectif (ici dans l'entre soi masculin des groupes de pairs) et de le resituer socialement tant les agents sociaux ne s'avèrent pas égaux face à l'Eigensinn. L'article tente ainsi de comprendre, à travers l'exemple de l'école, le fonctionnement de l'ordre social, comme une (re) invention au quotidien des relations de pouvoir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Laughing about the Nazi Past in Germany: Youths' Eigensinn in the Confrontation with History of Nazism at School. Laughing about Nazism: a sacrilege? How do we interpret students' acts that are shocking, uncomfortable, incomprehensible? Our contribution is based on fieldwork in two schools in the outskirts of Hamburg and Leipzig. Ethnographic observation allows analyzing laughter and practices of joking among adolescents faced with the nazi past. The notion of Eigensinn allows us to analyze the multiple forms of appropriation of scholarly knowledge which are not foreseen by the institution, that are surprising, sometimes illegitimate, by taking the laughter of adolescents in class and in the schoolyard as an object of analysis. The concept of Eigen-Sinn allow us to better differentiate different levels of historical interpretation operated by the adolescents in front of their teacher or in peer groups, and notably in a masculine environment. The notion also allows to grasp the ambiguity of certain acts of transgression of the adolescents. While playing with the rules, they contribute to maintain the institutional order. The article also insists on the collective dimension of Eigensinn, in this case masculine peer groups, and socially situates the Eigensinn. It thus tries to understand, through the example of the school, the functioning of social order as a (re)invention of power relations in the everyday.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_099_0105