Titre | Who is below ? : E. P. Thompson, historien des sociétés modernes : une relecture | |
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Auteur | Simona Cerutti | |
Revue | Annales. Histoire, Sciences Sociales | |
Numéro | vol. 70, no 4, décembre 2015 Droit et société à Venise (XVIe-XVIIIe siècle) - La parenté dans la France moderne - Histoire moderne et sciences sociales | |
Rubrique / Thématique | Histoire moderne et sciences sociales |
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Page | 931-956 | |
Résumé |
L'history from below a marqué plusieurs générations d'historiens, en suscitant des débats sur la recherche des sources ainsi que sur l'élaboration des méthodes nécessaires pour mettre en œuvre cette formule de recherche historique. La publication en français de l'ouvrage d'E. P. Thompson, Customs in Common (Les usages de la coutume. Traditions et résistances populaires en Angleterre, xviie-xixe siècle), est l'occasion de revenir sur cette approche. Il s'agit moins de se demander comment réaliser une histoire d'en bas que de s'interroger sur qui est ce « bas » dont on voudrait restituer l'histoire. L'article commence par passer en revue les traductions dont les textes d'E. P. Thompson ont fait l'objet en différentes langues, en montrant à quel point celles-ci ont contribué à produire une identification entre le below et les classes populaires que l'historien britannique avait lui-même tenté d'éviter. Ensuite sont analysées les réponses formulées par différents courants historiographiques récents – microstoria, spatial turn, études inspirées par Jürgen Habermas. Enfin, l'article propose une interprétation originale de ce programme de recherche, qui en fait moins l'histoire d'une couche sociale qu'un travail de sauvetage (rescue) de « ce qui aurait pu se passer ». Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The notion of “history from below” has influenced several generations of historians, inciting debates about the selection of sources as well as the methods necessary to put this program of historical research into practice. The publication of the French translation of E. P. Thompson's Customs in Common (Les usages de la coutume. Traditions et résistances populaires en Angleterre, xviie-xixe siècle) provides an occasion to revisit this approach. The central question is not so much how to write history “from below” as who precisely makes up the “below” of which the history must be reestablished. To this end, the article begins by reviewing the ways that Thompson's work has been translated into different languages, showing the extent to which these translations have contributed to the identification of “below” with the lower social classes, something that the British historian himself sought to avoid. It then goes on to analyze the ways that several recent historiographical currents—microhistory, the spatial turn, studies inspired by Jürgen Habermas—have responded to Thompson's concept. Finally, the article proposes a new interpretation of this research program: it is less the history of a social stratum than a sort of rescue operation, a way of seeking out “that which might have been.” Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_704_0931 |