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Titre La réforme administrative en Corée du Sud : Le nouveau management public et la bureaucratie
Auteur Sunhyuk Kim, Chonghee Han
Mir@bel Revue Revue Internationale des Sciences Administratives
Numéro vol. 81, no 4, décembre 2015 Varia
Rubrique / Thématique
Articles
Page 735-754
Résumé Dans le présent article, nous analysons la dynamique politique de la réforme administrative récente en Corée du Sud. Nous soutenons que les programmes de réforme s'inspirant du nouveau management public mis en œuvre par les différents gouvernements sud-coréens qui se sont succédé n'ont connu qu'une réussite partielle. Plus précisément, la plupart ne sont pas parvenus à atteindre leur objectif ultime : affaiblir considérablement la bureaucratie d'élite traditionnellement influente dans l'élaboration des politiques. La réforme n'a aucunement affaibli la bureaucratie dans le pays. Au contraire, les ministères du gouvernement central ont renforcé leur influence et leur autonomie institutionnelle. Ceux qui étaient chargés de concevoir et d'appliquer les mesures de réforme étaient eux-mêmes des bureaucrates, lesquels étaient censés être la « cible » de la réforme. Cette situation, dans laquelle les réformateurs étaient censés se réformer eux-mêmes, a donné lieu à de multiples incidents (sabotages, retards, obstruction et déformation de la réforme). Dans le présent article, nous concluons qu'il est essentiel de prendre en considération les contextes locaux dans lesquels les initiatives de réforme sont adoptées, interprétées, acceptées, légitimées et concrétisées dans le cadre de leur mise en œuvre.La réforme administrative a souvent des conséquences inattendues. L'ironie, c'est que les réformes qui s'inspirent du nouveau management public, alors qu'elles visent à affaiblir la puissante bureaucratie d'élite, entraînent parfois un renforcement de cette bureaucratie. Cela s'explique essentiellement par le fait que ce sont généralement les bureaucrates eux-mêmes qui conçoivent et gèrent le processus de réforme administrative. Ce sont aussi ces mêmes bureaucrates d'élite qui définissent, mettent en œuvre et appliquent des mesures de réforme spécifiques. Il est dès lors essentiel que les partisans de la réforme mettent en place des mécanismes de supervision populaire adaptés en dehors de la bureaucratie au cours des différentes étapes du processus de réforme, comme un contrôle par les citoyens ou une participation civique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article analyzes the political dynamics of South Korea's recent administrative reform. We argue that successive South Korean governments' New Public Management-inspired reform programs have only achieved partial success. In particular, they have largely failed to attain their ultimate goal – i.e. significant weakening of the traditionally strong elite bureaucracy in policymaking. The bureaucracy in the country has not become weakened as a result of the reform. Rather, the central government ministries have augmented their power and institutional autonomy. Those who were in charge of designing and implementing reform measures were bureaucrats themselves who were supposed to be the ‘target' of the reform. Such situation, in which the reformers were expected to reform themselves, has resulted in numerous incidences of sabotage, delay, obstruction, and distortion of the reform. This article concludes that it is crucial to consider the local contexts in which reform initiatives are adopted, interpreted, accepted, legitimated, and concretized for implementation.Points for practitioners:Administrative reform often brings unintended consequences. New Public Management-inspired reform, with its intention to weaken the strong elite bureaucracy, could ironically result in the augmentation of the bureaucracy. The main reason for this is because it is usually the bureaucrats themselves who design and manage the process of administrative reform. It is also the elite bureaucrats who define, operationalize, and implement specific reform measures. Therefore, it is crucial for the reform supporters to ensure adequate popular oversight mechanisms outside the bureaucracy at various stages of the reform process, such as citizen monitoring or civic participation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISA_814_0735