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Titre La pobreza como categoría moral. Por qué la riqueza no es suficiente para dejar de ser pobre
Auteur Pascale Absi
Mir@bel Revue Bulletin de l'Institut Français d'Etudes Andines
Numéro volume 44, no 3, 2015 Lucha contra la pobreza y educación en Bolivia
Page 415-413
Résumé L'une des raisons invoquées pour expliquer la pauvreté est l'incapacité supposée des pauvres de gérer leur argent. Dans de nombreux pays, des programmes d'éducation financière sont mis en place pour remédier à ce « problème ». Au-delà de savoir comment les pauvres gèrent leur argent et si ils le font de manière efficace, cet article propose de réfléchir aux préjugés véhiculés par les postulats de l'éducation financière mais aussi par des chercheurs et des opinions populaires, lorsqu'ils se réfèrent aux pratiques monétaires de certains groupes de populations. À travers l'exemple des mineurs et des prostituées de Bolivie, nous montrerons que leur relation avec l'argent est conçue comme le symptôme d'une inadéquation avec les valeurs hégémoniques de la civilisation. Attrapé dans des paradigmes culturalistes et moraux, le soupçon d'irrationalité économique finit par enfermer les pauvres dans leur condition subalterne, indépendamment de leur situation économique. Elle devient une stratégie de domination. C'est la raison pour laquelle, même lorsqu'ils se capitalisent et consomment comme des riches (c'est-à-dire lorsqu'ils connaissent des succès économiques), certaines personnes ne peuvent se libérer du stigmate. C'est le cas des travailleurs des coopératives minières dont les processus d'ascension sociale peuvent même être aliénés par leur assignation à ce que l'on a appelé « la culture de la pauvreté ». C'est également le cas des prostituées car l'impossibilité morale à penser la prostitution comme une activité rentable et, donc, une stratégie efficace, contribue à les déqualifier.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais One of the reasons given to explain poverty is the supposed inability of poor people to manage their money properly. Many countries have introduced financial education projects in an attempt to remedy this “problem”. Rather than seeking to find out how poor people manage their money and whether they do so efficiently, this article reflects on the prejudices underlying the premises of financial education, as well as some academic arguments and popular opinions with regard to the financial practices of certain groups of people. Using miners and prostitutes in Bolivia as examples, the article shows that their relationship with money can be seen as symptomatic of a mismatch with the hegemonic values of civilization. Caught up in culturalist and moral paradigms, the suspicion of economic irrationality ultimately traps the poor in their subaltern status, regardless of their economic situation, and becomes a strategy of domination. This is the reason why, even when they accumulate capital and consume in the same way as rich people (in other words, even when they are economically successful), some people are unable to escape from being stigmatized. Workers in mining cooperatives are a case in point, as their social ascent may be thwarted by being assigned to what used to be known as the “culture of poverty”. Prostitutes are a similar example, as the moral impossibility of thinking of prostitution as a profitable activity and, therefore, an effective strategy, contributes to their being discredited.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://bifea.revues.org/7675