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Titre La variation des identités élitaires des Hauts fonctionnaires. Étude du rôle de l'enseignement supérieur en France, en Grande-Bretagne et en Norvège
Auteur Marte Mangset
Mir@bel Revue L'Année sociologique
Numéro Vol. 66, no 1, 2016 Les Figures de la coordination (2)
Rubrique / Thématique
La Formation des élites - Études réunies et présentées par Agnès van Zanten
Page 225-250
Résumé Le degré d'identification des membres d'une profession à la notion d'élite est, selon John Scott (2008), lié à leur degré d'intégration et de cohésion et à leur capacité d'action collective. Si l'on définit l'élite comme l'ensemble de ceux qui occupent des positions au sommet d'institutions de pouvoir, les hauts responsables des ministères des Finances et de la Culture font clairement partie de l'élite. Se per­çoivent-ils, pour autant, comme tels ? Une analyse inductive de 81 entretiens avec des hauts fonctionnaires britanniques, français et norvégiens montre que les Britanniques et les Français se définissent comme une élite tout court, une « élite sociétale », alors que les Norvégiens se perçoivent comme une élite plus restreinte, une « élite sectorielle ». Comment comprendre cette variation entre identités élitaires au sein d'une même profession dans des contextes sociaux différents ? L'examen de deux dimensions clés dans la théorie des élites suggère qu'il importe de prendre en compte les caractéristiques des systèmes d'enseignement supérieur plus encore que la circulation entre positions d'élite au sein de différents secteurs. Nous plaidons, en conclusion, pour un dialogue accru de la sociologie des élites et de la stratification avec la sociologie de l'éducation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The degree of identification that members of a profession feel with the concept of elite is, according to John Scott (2008), related to their degree of integration and cohesion, and their capacity for collective action. If the elite is defined as those who occupy formal positions of leadership in institutions of power, the top leaders of ministries of finance and culture are clearly part of the elite, but do they perceive themselves as such? An inductive analysis of 81 interviews with British, French and Norwegian top bureaucrats reveals that the British and French define themselves as part of the élite tout court, part of a 'societal elite', while the latter define themselves as a more restricted elite, as a 'sectorial elite'. How should we understand these variations between different elite identities within a single profession but across different societal contexts? An examination of key dimensions in elite theory, the circulation of elites between positions in different sectors, and the characteristics of the higher education system in each of the three countries, indicate that the latter dimension is more interesting to follow up than the former. We conclude that sociologists studying elites and stratification should dialogue more closely with sociologists of education.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANSO_161_0225