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Titre Indian Nations, Indian Tribes: Notes on the Colonial Career of Twin Concepts
Auteur Thomas Grillot
Mir@bel Revue Revue française d'études américaines
Numéro no 144, 3ème trimestre 2015 Les nations de l'intérieur
Page 49-61
Résumé Loin d'être un concept émancipateur, le concept de nation appliqué aux Indiens a permis de construire une relation spécifique, de type colonial, avec l'État fédéral aux États-Unis. Il est en cela très proche du concept de tribu, dont il a toujours été mal distingué. Le comprendre comme l'instrument d'une décolonisation intellectuelle et légale, comme c'est aujourd'hui souvent le cas, paraît donc peu productif. Limité dès le xviiie siècle dans leur capacité à mobiliser la philosophie du droit naturel sous-tendant l'usage politique du concept de nation dans le contexte européen, les groupes indiens ont dû se contenter d'en faire un usage restreint, correspondant à un ensemble de droits limités et définis avant tout par l'État américain. Jusqu'aux années 1930, le terme de nation appliqué aux Indiens ne sert d'ailleurs qu'à désigner un état temporaire de séparation vis-à-vis du corps politique américain, promis à la disparition par annihilation ou assimilation. Après le « New deal indien » lancé en 1934, les groupes indiens dans les réserves n'ont jamais pu prétendre recouvrer l'ensemble des attributions habituellement reconnues aux nations. Leur statut de nations continue donc de recouvrir une forme spécifique de souveraineté, entre celles des États fédérés et de l'État fédéral ; une souveraineté limitée qui les place à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la nation américaine.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFEA_144_0049