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Titre Révolte et requête. Les gens de métiers et les conflits sociaux dans les villes de Flandre (XIII e-XV e siècle
Auteur Jelle Haemers
Mir@bel Revue Revue historique
Numéro no 677, janvier 2016
Page 27-56
Résumé L'étude présentée ici montre que, avant tout, c'est par la requête et le dialogue politique que les gens de métiers des villes du comté de Flandre au bas Moyen Âge ont proposé des transformations concrètes de l'administration urbaine, et moins par la violence. Le but « commun » des rebelles était la modification d'une certaine situation sociale, économique ou administrative, vécue comme injuste – ce qui explique l'intensité de la lutte parfois acharnée dans laquelle ils se sont engagés. Cette étude suggère que l'usage de la violence ne paraît que comme deuxième ou ultime option pour les chefs des corps de métiers après l'usage des rituels de mobilisation, tandis que les manouvriers et les compagnons étaient plus enclins à recourir à la force. Cette hypothèse, à vérifier par d'autres études, pourrait expliquer pourquoi le dialogue et la violence sont des éléments essentiels et presque indissociables dans les révoltes urbaines au bas Moyen Âge. Par conséquent, cette étude montre que, si les historiens veulent vraiment comprendre les révoltes urbaines, mieux vaut étudier les traces d'encre que les rebelles ont laissées dans les archives, que celles du sang qu'on retrouve dans les récits de l'époque.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Revolt and petition. The craftsmen and the social conflicts in the cities of Flanders (13th-15th centuries)
The urban craftsmen, organized and mobilized by powerful guild associations, were at the center of the major disturbances in the main cities of the county of Flanders. In cities like Ghent, Bruges, and Ypres, the crafts engaged in similar forms of collective action, such as petitioning, collective assembly and the occupation of public space. This article argues that written collective petitions were the main means of the craftsmen to influence urban politics. Less than being the first option for guild leaders to use in times of conflict, violence seems to have been committed by ordinary craftsmen in the first place. Guild governors regularly tried to restrain the violence used by commoners with the aim to improve the chances of their petitions being approved. An in-depth study of these bills dating from the late 13th until the late 15th century demonstrates that several of the social, economic, cultural and political claims of the craftsmen have led to fundamental transformations of the urban government in the Low Countries.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHIS_161_0027