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Titre L'argent, la vie, la mort : les recherches sociales de Louis-René Villermé sur la mortalité différentielle selon le revenu (1822-1830)
Auteur Bernard-Pierre Lecuyer, Eric Brian
Mir@bel Revue Mathématiques et sciences humaines
Numéro no 149, printemps 2000
Résumé Louis-René Villermé, par ses calculs d'arithmétique politique au nom de l'Académie Royale de Médecine, sur des données administratives, renverse un topos immémorial et fondamental de la culture universelle (l'impuissance de l'argent face à la mort). Villermé établit au contraire l'existence d'une relation directe entre l'aisance (donc l'argent) et la longévité, et naturellement, d'une relation inverse entre cette même aisance (donc toujours l'argent) et la mortalité. C'est bien d'une révolution culturelle profonde qu'il s'agit quant à la perception des rapports respectifs de l'argent, de la vie et de la mort. On s'interrogera ensuite sur les raisons pour lesquelles ces résultats pour le moins audacieux de l'arithmétique politique des années 1825 n'ont été accueillis qu'avec une certaine réticence - et même une réticence certaine - par les dépositaires officiels de la tradition strictement statistique de l'Académie Royale des Sciences, c'est-à-dire le jury du prix de statistique Auget de Montyon, principalement, le rapporteur Coquebert de Montbret.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Louis-René Villermé, by his computations in political economy performed under the aegis of the Royal Academy of Medicine, based on administrative data, overthrows a timeless and fundamental topos of universal culture (money is powerless against death). Villermé establishes instead the existence of a direct relationship between ease (hence money) and longevity, and, naturally, of an inverse relationship between this same ease and mortality. A deep cultural revolution is at stake here concerning the perception of the relationships between money, life and death. The paper raises afterwards the question of the reasons why these daring results of political arithmetic of the years 1825 have only been accepted with a certain reticence by the official depositaries of the strictly statistical tradition of the Académie Royale des Sciences, i.e. the jury for the prize of statistics Auget de Montyon, and principally its referee Coquebert de Montbret.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://msh.revues.org/2803