Titre | Consommateurs continus et occasionnels : À propos de leurs attitudes à l'égard des médicaments psychotropes et de la dépendance | |
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Auteur | Michèle Baumann, François Alla, Franck Bonnetain, Serge Briançon | |
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Revue | Psychotropes : Revue internationale des toxicomanies et des addictions |
Numéro | vol. 7, 2001/2 Consommateurs et addictions | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 33-47 | |
Résumé |
Parmi les facteurs qui tentent d'expliquer les différents
comportements des consommateurs, une place importante devrait revenir aux
attitudes à l'égard des médicaments psychotropes et de la dépendance. Notre
travail décrit les attitudes de 372 consommateurs âgés de 49 à 64 ans et les
analyse en fonction des caractéristiques sociodémographiques et des
trajectoires continue – si la consommation n'a pas été interrompue un seul mois
de 1994 à 1998 – ou occasionnelle. L'instrument envoyé en 1999 par la poste
présente 14 affirmations à apprécier selon 4 modalités allant de «tout à fait
d'accord» à «plutôt pas du tout d'accord». L'analyse des attitudes met à jour
deux idées maîtresses. La première évoque la soumission des consommateurs aux
psychotropes associée au désir de mieux être. Ils perçoivent leur attachement à
ces médicaments, et s'associent à l'idée qu'on aimerait pouvoir s'en passer,
mais un sur deux ne le fait pas puisque sa consommation suit une trajectoire de
type continu. Il y a consensus sur l'aide à mieux vivre, mais aussi sur le
souhait de vivre sans cette aide. Ils ressentent la prise de psychotropes comme
la réponse à un besoin qu'ils n'associent pas systématiquement à la présence
d'une pathologie. L'incertitude sur le statut du mal est soulevée. La seconde
replace le rôle du médecin: «on modifie les doses avec l'accord du médecin» et
celui du médicament dans une relation qui se veut être avant tout
thérapeutique. Certains pratiquent l'automédication et une gestion autonome de
leurs traitements. Le développement de l'automédication sous contrôle médical
et l'hypothèse d'un lien entre non-observance et confiance à l'égard du médecin
ne sont pas à négliger et devraient faire l'objet de recherches ultérieures. Il
y a d'abord et avant tout des consommateurs qui se distinguent par leurs
attitudes de consommateurs continus ou occasionnels, et non selon leurs
caractéristiques sociodémographiques. Les consommateurs occasionnels ont
conscience des effets négatifs de ces médicaments, nient la dépendance ou
estiment que la maîtrise de leur consommation les protège de ce risque. Alors
que les consommateurs continus croient en l'efficacité médicale des
psychotropes tout en relativisant les impacts positifs qu'ils peuvent avoir sur
leur qualité de vie. Ils se sentent obligés de prendre ces médicaments, et
admettent que cette consommation entraîne une dépendance. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Among the factors which try to explain differences comportements of consumers, a significant place should be given to the attitudes towards psychotropic drugs and dependence. Our work describes the attitudes of 372 consumers aged from 49 to 64 and analyses those attitudes according to sociodemographic characteristics and continuous trajectories – when the consumption was not stopped even one month from 1994 to 1998 – or occasionally. The instrument sent in 1999 by mail presents 14 assertions, to be appreciated according to 4 modalities going from «completely agree» to «rather disagree». The attitudes analysis underlines two governing ideas. The first one evokes the consumers submission to psychotropic associated with a greater welfare desire. They perceive their attachment to those drugs and accept the idea that it would like to be able to do without them, but half of consumers does not do it because their consumption follow a continuous type trajectory. There is a consensus on the assistance to greater welfare, but also on the wish of living free of this help. They feel psychotropic drug use as the response to a need which they do not systematically associate with the presence of a pathology. Uncertainty on the statute of the pain is raised. The second replaces the role of the physician: changes doses with the doctor's agreement and drug part in a relation which wants to be above all therapeutic. Some practice self medication and autonomous management of their treatment. The development of self medication under medical control and the assumption of a link between non-observance and confidence toward physician mustn't be over looked and should form the subject of later searches. There is initially, and above all consumers characterized by their continuous or occasional consumers attitudes, and not by their sociodemographic characteristics. Occasional consumers are aware of the negative effects of these drugs, deny the dependence or estimate that the control of their consumption protects them from this risk. Whereas continuous consumers believe in medical effectiveness of psychotropic while toning down the positive impacts they can have on their quality of life. They feel bound to take these drugs, and admit this consumption involves a dependence. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSYT_072_0033 |