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Titre La nouvelle politique panhispanique des Académies de la langue espagnole : une question de « frontières »
Auteur Chrystelle Fortineau-Brémond, Gabrielle Le Tallec-Lloret, Élodie Blestel
Mir@bel Revue Amerika
Numéro No 14, 2016 Passages
Rubrique / Thématique
Dossier "Passages"
Résumé La devise que s'est choisie la Real Academia Española (RAE) dès 1715, « limpia, fija y da esplendor », manifeste sans équivoque ce qui a été son souci constant pendant ces trois derniers siècles : fixer la norme et promouvoir une certaine langue. Après avoir longtemps privilégié le modèle de l'espagnol cultivé du Nord et du Centre de la Péninsule — au détriment des usages péninsulaires méridionaux et, surtout, américains —, la RAE a choisi, depuis 1999, d'opérer un véritable tournant idéologique, en faisant le choix de s'engager dans un travail collectif qui l'associe aux 21 autres académies de la langue espagnole dans le but de promouvoir une « norme polycentrique », dans le cadre d'une « politique linguistique panhispanique ». Si l'intention semble louable, qu'en est-il de la réalisation de cet objectif ? Les dernières publications, en particulier l'imposante Nueva Gramática de la Lengua Española [NGLE], peuvent-elles être lues comme la mise en application du discours que la RAE ne cesse de marteler dans tous ses prologues ? Après avoir présenté le discours panhispanique, en le resituant dans un contexte plus vaste, nous le confronterons à la réalité des analyses grammaticales proposées dans la NGLE, en privilégiant deux phénomènes particulièrement significatifs, où se manifeste de façon sensible l'écart entre usages américains et usages européens : la « concordance des temps » et les « temps composés », avec l'exemple particulier du plus-que-parfait.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The motto chosen by the Spanish Real Academy (Real Academia Española, RAE) since 1715, « limpia, fija y da splendor », unequivocally shows what has been a long term concern for the last three centuries: set the standard and promote a given language. Having long favoured the cultivated Spanish model from the Northern and Central Peninsula —at the expense of the Southern peninsular practices and especially the American ones—, the RAE has chosen since 1999 to implement a real ideological watershed by engaging in collective work with the other 21 academies of the Spanish language in order to promote a « polycentric norm », as part of a « panhispanic language policy ». Even if the intention seems laudable, what about the achievement of this goal? Can the latest publications, in particular the imposing Nueva Gramática de la Lengua Española [NGLE], be read as the implementation of the rhetoric that the RAE keeps hammering in its prologues? After presenting the panhispanic discourse by situating it in a broader context, we will set it against the reality of grammatical analyzes in the NGLE by focusing on two particularly significant phenomena, where the gap between American and European practices slightly widens: the « sequence of tenses » and the « compound tenses », with the particular example of the pluperfect.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://amerika.revues.org/7095