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Titre La centralisation est-elle la bonne solution ? Le cas des réformes dans la politique de sécurité intérieure en Suisse à la lumière des services de police de proximité
Auteur Caroline Jacot-Descombes, Julien Niklaus
Mir@bel Revue Revue Internationale des Sciences Administratives
Numéro vol. 82, no 2, juin 2016 Numéro spécial sur Réorganisation des fonctions publiques dans les systèmes à niveaux multiples : pour le meilleur ou pour le pire ?
Page 355-373
Résumé C'est sous l'angle de la répartition des tâches entre les cantons et les communes en Suisse que nous allons tenter d'analyser la tendance qu'ont les réformes en matière de sécurité à concentrer les institutions policières au niveau cantonal et à éliminer la police locale en vue d'améliorer l'efficience. À mesure que l'on évolue vers la centralisation dans le cadre de divers consensus, les villes revendiquent leurs particularités et parviennent à conserver leur police locale. L'analyse porte sur deux réformes cantonales en se basant sur des données qualitatives. Les résultats indiquent que les changements institutionnels ont débouché sur trois grands dispositifs à la suite des réformes : centralisation de la police (les communes achètent les services de la police cantonale), régionalisation (plusieurs communes exercent leurs activités policières ensemble) et décentralisation (la ville conserve sa police locale). En ce qui concerne la question de savoir quels modèles produisent les meilleurs résultats, une évaluation de la perception des acteurs (citoyens et police) indique que le travail de la police et le sentiment de sécurité se sont améliorés dans le système décentralisé.Les questions politiques sont au centre des réformes qui visent une nouvelle répartition des compétences entre les niveaux de pouvoirs publics dans le secteur de la sécurité en Suisse. Elles peuvent avoir une grande influence sur les nouveaux dispositifs introduits par les réformes. Même si les décideurs cantonaux ont de solides arguments en faveur de la centralisation des tâches, les communes ont une influence plus grande. Cela se traduit par un fédéralisme asymétrique, dans lequel les villes peuvent conserver leur police et les communes sont tenues d'acheter les services de police cantonaux. L'option décentralisée étant plus appréciée par les citoyens comme par la police, les réformes en faveur de la centralisation sont difficiles à mettre en œuvre lorsqu'il existe une tradition de police locale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Looking from the angle of the allocation of tasks between cantons and municipalities in Switzerland, this article analyses how security reforms tend to concentrate police institutions at the cantonal level and eliminate local police in order to improve efficiency. As the shift to centralisation is being implemented through consensus-building, cities claim to be special cases and succeed in conserving their local police. The analysis focuses on two cantonal reforms through qualitative data. The results show that institutional changes have led to three main arrangements after reform: the centralisation of police (the municipalities buy the services of the cantonal police); regionalisation (several municipalities implement their policing activities together); and decentralisation (the city conserves its local police). In regard to which arrangement produces the best impact, an evaluation of the perception of actors (citizens and police) shows that the police's work and the feeling of security are better in a decentralised setting.Points for practitionersPolitical issues are at the centre of reforms that aim for a new distribution of responsibilities between levels of public authorities in the Swiss security sector. They can strongly influence the new arrangements introduced by reform. Even if cantonal decision-makers have solid arguments to centralise a task, the power of municipalities is stronger. This leads to an asymmetric federalism, where cities can maintain their police and municipalities have to buy cantonal police services. As the decentralised option is better evaluated by citizens and the police, centralisation reforms are difficult to implement where there is a tradition of local police.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISA_822_0355