Titre | Le national à distance. Circulation de normes et réécriture du politique de la Tunisie | |
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Auteur | Stéphanie Pouessel | |
Revue | L'année du Maghreb | |
Numéro | no 14, 2016 Dossier : Musiques et sociétés | |
Rubrique / Thématique | Études inédites |
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Page | 169-186 | |
Résumé |
Cet article questionne le corps national et les lieux extraterritoriaux de formation du politique. La scène politique post-2011 a inauguré une refonte des élites parlementaires et gouvernementales. Les « Tunisiens de l'étranger » qui représentent 10 % de la population tunisienne, ont été intégrés au processus démocratique qui a suivi la chute de Z.A Ben Ali en participant à l'élection de 18 députés de l'Assemblée nationale constituante. Qu'ils soient résidents étudiants, de travail, enfants de couple mixte, exilés politiques, issus de l'exil politique et issus de l'immigration, ces acteurs « nationaux mais distants » qui représentent les « Tunisiens de l'étranger » draine une expérience sociale et politique de l'ailleurs potentiellement mobilisable dans la pratique du politique en Tunisie. L'article propose, à travers une étude rapprochée de ces députés dans l'Assemblée nationale constituante (ANC), une analyse de la circulation de normes dans la réécriture politique de la Tunisie. Le transfert de leurs expériences acquises dans un autre Etat-nation et vis-à-vis d'autres problématiques politiques et sociales agit selon un jeu de modulation et de reconfiguration face aux contraintes nationales. À travers l'étude de ces passeurs entre deux rives, leur socialisation politique et la circulation de manière de faire et de penser le politique au sein de l'arène parlementaire, nous analyserons leur hybridation et leur effet sur le processus constitutionnel. Nous verrons que l'expérience de ces députés vécue à l'étranger peut également agir en contrainte vis-à-vis des Tunisiens locaux : renvoyés à leur extranéité, les dissonances linguistiques à l'œuvre à leur « retour » illustre à propos cette tension. Ce nouvel espace circulatoire du politique remet en cause l'exclusivité nationale du politique. La migration apparait comme constitutive du national et non plus comme une excroissance de la société implantée dans l'ailleurs. Ce n'est définitivement plus par le prisme exclusif du national que peuvent être appréhendées les scènes nationales mais par des circulations qui brouillent par là même les aires culturelles traditionnelles. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
This article questions the body politic and the offshore sources of national policies. The post-2011 political scene heralded an overhaul of parliamentary and governing elites. “Expatriate Tunisians», representing 10% of the Tunisian population, were included in the democratic process that followed the fall of Z.A. Ben Ali through participation in the election of 18 representatives to the National Constituent Assembly. Whether students residing abroad, expatriate workers, children of mixed Tunisian couples, political exiles or descendants from prominent political families in exile, such «national but remote» expatriates represent a wealth of potentially mobilisable outside social and political experience available to the practice of politics in Tunisia. This article proposes a close study of these deputies in the National Constituent Assembly (NCA), and an analysis of the exchange of standards mobilized for the reorganization of Tunisian politics. The transfer of experiences gained in other national contexts with respect to certain political and social issues is a game of modulation and reconfiguration in view of domestic constraints. The experience of such agents mediating between the shores of experience, and their political acculturation in the conception and practice of politics will have a distinct effect on constitutional processes. As we shall see, the experience of these representatives can have an inhibiting effect on the participation of local Tunisians: ascribed to their foreignness, the linguistic dissonance experienced with the newly “repatriated” clearly illustrates this tension. Such new policy spaces challenge the political hegemony of the exclusively national. Henceforth, migration appears as a constitutive element of the national identity, and no longer as an emanation of a class of citizens based elsewhere. The national can no longer serve as the exclusive prism of nationality; rather, the national has become an exchange of ideas that by nature blurs the traditional limits of cultural identity. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://anneemaghreb.revues.org/2719 |