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Titre L'Omnivoyant. Fraternité et vision de Dieu chez Nicolas de Cues
Auteur Emmanuel Falque
Mir@bel Revue Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT
Numéro Tome 98, no 1, 2014
Rubrique / Thématique
Articles
Page 37-73
Résumé « Je suis parce que tu me regardes ». Cette formule du De visione Dei sive de icona de Nicolas de Cues suffit à elle seule à résumer l'enjeu et l'originalité de ce traité adressé en 1453 aux moines de Tegernsee. « Parler pour voir », « voir pour parler », et « entendre pour croire » marquent les différentes étapes de cette expérience unique, à la fois esthétique, philosophique, spirituelle et mystique. Là où on aurait pu croire que seul l'appel de la transcendance suffit à justifier d'être devant Dieu rassemblés, la contemplation commune du tableau de Roger de la Pasture (von der Weyden) par la communauté des moines donne au contraire à voir, et même à entendre, que la « révélation du témoin », et donc du « frère », justifie la véracité de cette expérience communément partagée. Atteindre le « mur du paradis » signifie moins « faire le mur » ou « sauter le mur », qu'« habiter la frontière » où les opposés « coïncident » et où l'homme et Dieu se rencontrent dans une communauté d'humanité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Omnivoyant. Fraternity and God's vision in Nicolas of Cues« I am because you are looking at me ». This phrase from Nicolas of Cues' De visione Dei sive de icona summarizes unto itself the stakes and the originality of this treaty addressed in 1453 to the Tegernsee monks. « Speaking in order to see », « seeing in order to speak » and « hearing in order to believe » chart the different stages of this singular experience, at once esthetical, philosophical, spiritual and mystical. Whereas one might have thought that the mere call to transcendence was reason enough for assembling before God, the collective contemplation of Roger de la Pasture's (von der Weyden) painting by the community of monks on the contrary makes one see and even hear that « the revelation of the witness », therefore « of the brother », authenticates this communally shared experience. Reaching the « wall of paradise » does not so much mean « climbing the wall » or « jumping the wall » as rather « inhabiting the divide» where opposites collide and man and God meet within a human community.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSPT_981_0037