Titre | Carl Schmitt : un contre-messianisme théologico-politique ? | |
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Auteur | Bernard Bourdin | |
Revue | Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT | |
Numéro | Tome 98, no 2, 2014 | |
Page | 241-259 | |
Résumé |
La théologie politique de Schmitt est celle d'un juriste et non celle d'un théologien. Par sa théorie du droit, il n'entend pas développer une pensée du messianisme chrétien ayant un impact politique. Il s'agit au contraire de réinscrire le christianisme dans l'histoire par une théorie juridico-politique institutionnaliste, décisionniste puis de l'ordre concret. Ce faisant, il lui faut reléguer l'eschatologie au-delà de l'histoire. C'est par cette relégation qu'il est permis d'accréditer un contre-messianisme. Ce contre-messianisme vient conforter le refus schmittien de la neutralisation de l'histoire. À cette fin, Schmitt articule l'eschatologie à l'Incarnation et au katechon. Par cette articulation, il peut réconcilier le christianisme avec une conscience historique qui lui permet de légitimer sa pensée du politique dont le critère décisif est celui de l'ami/ennemi. Toutefois, ces trois « images chrétiennes de l'histoire » ne sont pas sans impliquer le risque d'absorber le christianisme dans l'histoire. En lieu et place d'une théologie politique, ne vaudrait-il pas mieux orienter la réflexion du côté d'une théologie « du » politique ? Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Schmitt's political theology is that of a jurist and not of a theologian. With his theory, of law, he does not intend to develop an analysis of Christian messianism that has a political impact. On the contrary, he aims to reinscribe Christianity within history through a legal-political theory that is institutionalistic, decisionistic and concrete. In so doing, he must relegate eschatology beyond history. It is this relegation that invalidates counter-messianism. This counter-messianism reinforces the schmittian refusal of the neutralization of history. To this end, Schmitt articulates the eschatology around the Incarnation and the katechon, through which he can reconcile Christianity with a historical conscience that enables him to legitimize his political thinking, the crucial criterion of which is the friend/foe. However, these three « Christian images of history » contain the risk of absorbing Christianity in history. Instead of a political theology, would it not be better to direct the reflection toward a theology « of » politics ? Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSPT_982_0241 |