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Titre Androïde cherche humain pour contact électrique
Auteur Emmanuel Grimaud
Mir@bel Revue Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie
Numéro no 15, 2012 Robots étrangement humains
Rubrique / Thématique
Dossier Robots étrangement humains
Page 76-101
Résumé Toute interaction avec un robot gagne à être étudiée à l'échelle où l'observe Masahiro Mori, c'est-à-dire comme une cinétique de l'attachement qui peut être suivie en temps réel dans ses fluctuations d'intensité. Mais une interaction avec un robot anthropomorphe n'est-elle réussie qu'à la condition que nous oubliions, à un moment ou à un autre du processus, qu'il s'agit d'une machine ? La question se pose de manière accrue à la robotique lorsque celle-ci se situe sur le terrain des passions. On prendra ici plusieurs exemples (humanoïdes, animaux artificiels, machines érotiques), qui montrent que des liens d'attachement, des jeux communicationnels et parfois même des relations passionnelles peuvent se développer avec des robots, sans qu'il soit nécessaire de les ranger à tout prix et définitivement dans la catégorie « humains » ou « machines ». Et si les échelles de traitement des objets, des êtres, des machines et de leurs hybrides peuvent être très variées selon le contexte où l'on se situe, elles sont souvent bien plus souples, graduées et prêtes à s'ouvrir à des relations troublantes que la vieille opposition de l'humain et de la machine ne le laisserait penser. Aussi la robotique nous invite-t-elle à repenser ce que s'attacher veut dire, avant tout débat sur l'apparence même de ses créatures.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Every interaction with a robot calls for a study in terms expressed by Mori, that is, as a kinetic of binding that sudden ontological reversals affect in real time. The same succession of observations informs it consistently, starting with a stage approach and a moment of deep confusion between man and the machine (“this may well be human”), followed by a disassociation phase (“this is just a machine”). The interaction succeeds if it prompts a variety of communicational games where the robot is never classified once and for all in the category of “human” or “machine” in order for a relationship to be established. In this way, interaction with a robot amounts to entering incidentally a small metaphysical theatre characterized by a certain ontological flexibility. Viewed through this perspective, the humanoids examined in this text and their by-products conceived to generate attachment (pets, erotic robots) are never creatures like any other.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://gradhiva.revues.org/2328