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Titre La channeling zone : religion populaire, État local et rites de légitimation en Chine rurale à l'ère de la réforme
Auteur Adam Yuet Chau
Mir@bel Revue Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie
Numéro no 16, 2012 Chines, l'État au musée
Rubrique / Thématique
Dossier Chines, l'État au musée
Page 156-177
Résumé La politique officielle chinoise en matière de religion considère les activités populaires autour des temples religieux, telles les fêtes de temple, comme des superstitions devant être éliminées. Cependant, durant les trente dernières années – l'époque des réformes –, les leaders de temple se sont localement, dans de nombreuses zones rurales, lancés dans une politique de légitimation afin de protéger, voire d'élargir, leur sphère d'activité. En même temps, la décentralisation du pouvoir politique en Chine a provoqué le développement de pratiques rentières de la part des autorités locales. Ensemble, ces deux processus ont produit une channeling zone d'avantages opposés autour d'une vaste gamme d'activités (la protection du patrimoine, le commerce, l'éducation, la gestion des forêts, le tourisme, etc.) aboutissant à un renforcement de la légitimité des activités religieuses populaires. Cet article présente le cas d'un temple rural, le temple du Roi Dragon Noir au Shaanbei (dans le nord de la province du Shaanxi), qui met en lumière les rouages d'une telle politique de légitimation. Le processus a atteint son apogée lors d'une « cérémonie de pose d'une plaque » qui eut lieu pendant la fête annuelle du temple et marqua le changement de statut de ce dernier, autrefois lieu de superstition et désormais sanctuaire d'une religion officiellement reconnue.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais According to official religious policies in China, the activities surrounding popular religious temples such as temple festivals are considered superstitions to be eradicated. However, during the reform period in the past thirty years, local temple leaders in many rural areas have been engaging in the politics of legitimation to protect and expand their communities' temples and related activities. At the same time, the de-centralisation of political power in China has resulted in wide-spread rent-seeking practices among local state agencies. The convergence of these two interests, from the rural communities on the one hand and from the local state agencies on the other, has produced a “channeling zone” of benefits flowing in opposite directions and that cover a wide range of sectors (e.g. heritage protection, commerce, education, forestry, tourism, etc.), resulting in the consolidation of legitimacy for popular religious activities. This article presents the case study of a rural temple, the Black Dragon King Temple, in Shaanbei (northern Shaanxi Province), which exemplifies the intricate processes and mechanisms of such a politics of legitimation. The ethnographic highlight is a “plaque-hanging ceremony” that took place during the annual temple festival that marked the transition in status of the temple from superstition to officially-recognised religion.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://gradhiva.revues.org/2499