Contenu de l'article

Titre L'oiseau, cet animal si bavard...
Auteur Anne Di Piazza
Mir@bel Revue Journal de la Société des Océanistes
Numéro no 120-121, 2005 Ethnoécologie en Océanie
Rubrique / Thématique
Dossier : Ethnoécologie en Océanie
Page 55-62
Résumé Après avoir qualifié l'oiseau des îles Kiribati de porteparole, d'être hybride et d'archétype d'Homme, nous énumérons les dispositions de l'oiseau à porter en lui une part de nous même, en somme à inspirer la société à parler d'elle. Sur Nikunau, l'oiseau est tour à tour bon pêcheur, bon navigateur, bon médium, bon compagnon, etc. Mais comment en vient-on à tuer un animal si fortement investi ? C'est que l'oiseau victime n'existe pas. Seul prévaut l'oiseau consentant, l'oiseau qui se donne aux chasseurs. Avec la raréfaction des sternes, des noddis et des fous bruns et la disparition des puffins et des pétrels, deux « dissonances cognitives » sont apparues que l'homme a tenté de « résoudre » en créant une terre d'accueil pour les oiseaux et en reconnaissant l'existence d'un oiseau parfois rebelle. Nous montrons que ces deux formes de justification d'une ressource en voie d'extinction permettent à l'homme de continuer à bien s'entendre avec l'oiseau.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais After having qualified the bird in Kiribati as a spokesperson, a hybrid and an archetype of man, we discuss the ability of the bird to carry within itself a part of us; in fact its ability to inspire the society to speak about itself. On Nikunau, the bird is in turn a good fisher[man], navigator, medium, companion, etc. But how can one kill an animal so heavily invested? The bird as victim is inconsistent with their thinking. Birds are consensual, they give themselves to the hunters. But as terns, noddies and brown boobies become ever more rare and with the extirpation of petrels and shearwaters, two cognitive dissonances have appeared which the islanders have attempted to solve through the creation of a ‘land of welcome' for the birds and through the recognition that birds may sometimes be rebellious. We show that these justifications allow the people to continue to conceive of the birds as consensual, even as they are becoming extinct.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://jso.revues.org/381