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Titre Gestion de l'agrobiodiversité dans un village de Vanua Lava (Vanuatu) : stratégies de sélection et enjeux sociaux
Auteur Sophie Caillon, Virginie Lanouguère-Bruneau
Mir@bel Revue Journal de la Société des Océanistes
Numéro no 120-121, 2005 Ethnoécologie en Océanie
Rubrique / Thématique
Dossier : Ethnoécologie en Océanie
Page 129-148
Résumé Afin de comprendre comment et pourquoi les agriculteurs choisissent leur portefeuille de cultivars de taros, une étude ethnobotanique a été menée sur l'île de Vanua Lava qui se distingue des autres îles Banks par ses tarodières, irriguées en alternance. Dans le village de Ve¯tuboso, le nalot (pudding) préparé à base de taros, dont les meilleurs sont cultivés dans les tarodières, scande tous les moments importants de la vie sociale. Les agriculteurs choisissent leur portefeuille de vingt cultivars parmi les quatre-vingt-seize présents dans le village, distingués selon onze critères morphologiques et nommés principalement en fonction de leur origine (reproduction sexuée, mutation somatique ou introduction). Sur un échantillon de douze agriculteurs, six cultivars qualifiés de communs (83 % des pieds de taros) sont choisis pour leurs atouts agronomiques et organoleptiques. À l'inverse, les quarante cultivars rares (8 % des pieds), piliers de la diversité, sont conservés à des fins sociales pour préserver un héritage familial ou une parcelle d'histoire mythique, pour se démarquer des autres et pour valoriser un produit d'échange. Sachant que seule la prise en compte exhaustive des parcelles permet de recenser l'ensemble des cultivars du village, c'est au final la multiplicité des stratégies des « collectionneurs », des « sélectionneurs » et des « conservateurs », qui dessine la richesse du patrimoine cultural du village et l'inscrit dans la logique de diversité culturelle propre aux sociétés mélanésiennes.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais An ethnobotanic research was realised to understand how and why farmers are choosing their cultivars' portfolio in a village named Vêtuboso from Vanua Lava island, well-known for its irrigated pondfields. The nalot (pudding) prepared with taros which tastied and firmest ones are cultivated on pondfields is essential to each step of the social life. Farmers are choosing twenty cultivars among the ninety-six planted in the village that are distinguished thanks to eleven morphogical criteria and named according to their origin (sexual reproduction, somatic mutation and introduction). In a sample of twelve farmers, six of them called ‘‘common cultivars'' (83 %of all planted taros) are selected because of their agronomic and organoleptic qualities. At reverse, forty rare cultivars (8 % of plants) are conserved for their social value to preserve a familial (heirloom) or mythic heritage, to be different from the other farmers, and/or to hold a valuable exchange product. To conserve the whole village's diversity, all ponds have to be taken into account. Thus, it is the diversity of individual strategies, classified in ‘‘collectors'', ‘‘selectors'' and ‘‘conservators'', that is responsible from the richness of the farming patrimonial, and that comes within the scope of cultural diversity's logic, peculiar to Melanesian societies.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://jso.revues.org/451