Contenu de l'article

Titre ‪Corps, maladie, écriture chez trois auteurs japonais du début du xx e siècle : Nakae Chômin, Masaoka Shiki, Natsume Sôseki‪
Auteur Emmanuel Lozerand
Mir@bel Revue Extrême-Orient, Extrême-Occident
Numéro no 39, 2015 Regard extérieur
Page 21-46
Résumé L'étude s'attache à trois œuvres singulières publiées entre 1901 et 1911, élaborées à partir d'une situation de maladie. Nakae Chômin, atteint d'une tumeur cancéreuse à la gorge, se lance en toute hâte dans Un an et demi, la durée même du temps que les médecins lui accordent à vivre ; Masaoka Shiki, souffrant d'une tuberculose osseuse douloureuse et invalidante, donne jour après jour, au quotidien Nihon, Une goutte d'encre depuis son Lit de malade [de] six pieds de long ; Natsume Sôseki, rescapé d'une hémorragie gastrique, publie en feuilleton, dans le journal Asahi, Choses dont je me souviens pour garder la mémoire des sensations complexes qui furent les siennes dans les semaines écoulées. Tous trois refusent la métaphorisation de la douleur, qu'elle soit stigmatisation ou esthétisation, et inventent des écritures quasi humorales, pour ouvrir depuis leurs corps malades des fenêtres sur le monde.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
This study focuses on three singular works, all published between 1901 and 1911, and developed from the author's disease state. Nakae Chômin, stricken with a throat cancerous tumor, hastily embarked in One Year and a Half, the very same length of time that doctors left him to live. Masaoka Shiki, suffering from a painful bone tuberculosis, day after day sent from his Six Feet Long Bed of Illness short essays entitled A Drop of Ink to the Nihon Shinbun. Natsume Sôseki, just after surviving a stomach bleeding, published in the Asahi Shinbun serial essays under the title Things I Remember, as he wanted to keep a memory of the complex sensations he went through during this period. All three refused to resort to metaphors as a means to stigmatize or prettify. They invented a kind of “humoral” writing that was likely to open up to the world from the point of view of their sick bodies.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EXTRO_039_0021