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Titre ‪Corps sensible et corps pratico-inerte : femme frustrée et kamikaze mutique dans une nouvelle de Kôno Taeko, « Tetsu no uo » (« Poisson de fer »)‪
Auteur Gérard Siary
Mir@bel Revue Extrême-Orient, Extrême-Occident
Numéro no 39, 2015 Regard extérieur
Page 177-202
Résumé « Poisson de fer » (« Tetsu no uo », 1976), nouvelle de l'écrivaine Kôno Taeko (1926-2015), raconte l'histoire d'une veuve de guerre qui se fait enfermer la nuit dans le musée (le sanctuaire Yasukuni) où son mari est vénéré comme un dieu, et dans la torpille sous-marine (le « poisson ») où il a trouvé la mort. Dans le processus de réappropriation de ce mari kamikaze, qu'elle n'a presque pas connu et qui ne lui a pas laissé la parole, la souffrance alterne avec la jouissance. Le poisson symbolise ici le traumatisme de guerre perçu au féminin et subvertit l'historiographie masculine officielle au profit de la souffrance privée et muette de la femme.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
“Tetsu no uo” (“Iron Fish”, 1976), a short story written by Kôno Taeko (1926-2015), a woman writer, tells the story of a war widow who has herself locked up at night in the museum (Yasukuni shrine) where her husband is revered as a god, and in the man-guided torpedo (the “fish” or kaiten) where he died. In the process by which she manages to take possession of her former late husband, a kamikaze pilot, whom she hardly knew and who didn't let her express herself, suffering alternates with enjoyment. The fish hereby symbolizes the war trauma such as perceived from a feminine point of view and subverts the official masculine historiography in favor of women's private and silent suffering.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EXTRO_039_0177