Titre | Faire preuve de sa spécificité pour se maintenir. Le travail d'entretien du territoire professionnel des rééducateurs de l'Éducation nationale (2007-2015) | |
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Auteur | Lorenzo Barrault-Stella, Sandrine Garcia et Anne-Élise Vélu | |
Revue | Sociologie du travail | |
Numéro | vol.58, no 3, juillet - septembre 2016 | |
Rubrique / Thématique | Article Varia |
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Page | 296 | |
Résumé |
Fondé sur des archives, des entretiens et des enquêtes ethnographiques dans plusieurs écoles, cet article analyse les modalités par lesquelles un groupe professionnel peu connu, les rééducateurs de l'Éducation nationale (appelés « maîtres G » et chargés d'accompagner les élèves en difficulté d'apprentissage), défend une expertise spécifique et entretient son territoire dans la période contemporaine. Entre 2007 et 2012, la profession voit sa juridiction menacée politiquement par un projet visant à supprimer cette fonction, dans un contexte de concurrence exacerbée avec d'autres professionnels de la lutte contre l'échec scolaire. Les rééducateurs se défendent à travers leur organisation nationale, la Fédération nationale des associations des rééducateurs de l'Éducation nationale (FNAREN), et obtiennent une extension de leurs prérogatives à la faveur de l'alternance politique de 2012. Mais c'est surtout à travers leurs pratiques professionnelles quotidiennes qu'ils mettent en œuvre un important travail d'inférence, visant à prouver la singularité de leur expertise (à mi-chemin entre celle des enseignants « ordinaires » et celle des psychologues) et l'efficacité de leurs traitements. L'observation de situations de travail, de la constitution de leurs clientèles et de leurs relations avec les autres professionnels de la lutte contre l'échec scolaire avec lesquels ils sont en concurrence potentielle, permet de souligner la manière dont ils entretiennent en acte la juridiction du groupe, son crédit et sa légitimité en mettant en avant leur spécificité professionnelle. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Drawing on archives, interviews and ethnographic surveys in several schools, this paper seeks to analyse the methods whereby a little-known professional group — remedial teachers within France's national education system (also known as ‘G masters') — continues to maintain its specific expertise and professional territory. Over the period 2007-2012, the profession saw its jurisdiction and its existence come under political threat, in a context of fierce competition with other professionals dedicated to addressing educational failure. Defending their interests through their national organisation (FNAREN), remedial teachers eventually succeeded in maintaining their prerogatives as a result of the change of government in 2012. However, it was essentially through their day-to-day practices in schools that they managed to maintain status, by seeking to demonstrate the exclusivity of their expertise (half-way between ‘ordinary' teachers and psychologists) and the effectiveness of their solutions. Observing their work in situ, how they build their clientele within schools and their tangible relationships with other professionals also involved in combating educational failure, with whom they are potentially in competition, highlights the way in which they maintain the jurisdiction, credibility and legitimacy of their activity, by emphasising their own professional specificity. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/sdt/1173 |