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Titre Autochtonie(s) et sociétés contemporaines. La diversité culturelle, entre division et cohésion sociale1
Auteur Nadia Belaidi, Frank Alvarez-Pereyre, Jean-Dominique Wahiche, Hélène Artaud
Mir@bel Revue Droit et cultures
Numéro no 72, septembre 2016 Les langues autochtones dans la cité
Rubrique / Thématique
Partie I : Autochtones, indigènes et minorités en droit
Page 43-76
Résumé Si l'approche historique permet de comprendre que, derrière le substantif autochtone qui désigne communément « celui qui habite en son lieu d'origine », des réalités bien différentes ont existé au cours des temps, de nos jours, la notion n'est que partiellement utilisable dans la mesure où la situation des autochtones d'Amérique et d'Océanie est très différente de celle des autochtones en Afrique et en Asie. L'ethnologie et la sociologie, ou encore la science politique nous éclairent à ce sujet. L'apparition et l'évolution du terme autochtone en droit peuvent aussi être un indicateur du regard qu'a le pouvoir dominant sur des populations considérées comme marginales et de la place qui leur est accordée dans une société. Il peut en découler un droit potentiel à des institutions propres, à une éducation suivant les traditions du groupe qui accorde à l'autochtone le droit à la différence. Être reconnu comme autochtone donne alors accès à des traitements particuliers et même à de nouvelles sources de financements. Si à un niveau local, ce processus favorise des formes d'appropriations nouvelles de la mémoire collective et de la tradition, à un niveau plus global il stimule l'émergence de catégories et segmentations sociales associées à des droits spécifiques, souvent exclusifs, voire peu compatibles avec l'idée d'État. Pourtant, loin de se réduire à cette seule intention, une telle diversité culturelle peut aussi être un apport considérable à l'organisation de la Cité. Les cosmovisions et l'organisation sociale qu'elles suggèrent sont un support qui conduit à envisager un lien social qui pourrait être (ré)activé en repensant le lien Nature/Culture.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais If historical approach which enables us to understand that behind the substantive indigenous which commonly refers to «the people who live on their place of origin», very different realities have existed throughout the time, nowadays, this notion is only partially valid since the situation of Indigenous people in America and Oceania is quite different from those in Africa or Asia. Ethnography and sociology and even political science cast a different light on this topic. The apparition and evolution of the term «indigenous» in law can also be an indication of the way the dominating power has looked upon populations considered as marginal and the place which is attributed to them in a given society. This could result in a potential right to specific institutions, to an education following the tradition of the group which provides the indigenous with a right to be different. The formal recognition of the indigenous statute thus gives access to a specific treatment and even to new sources of funding. If such a process, at a local level, can encourage new forms of appropriation of the collective memory and tradition, at a more global level, it stimulates the emergence of categories and social partitions associated with specific and more often than not exclusive rights which may have little to do with the notion of a State. However, far from reducing itself to the latter, such a cultural diversity can also constitute a major input to the organisation of the social and political life. The Cosmo visions and the social organisation which they suggest sustain the perspective of a social link which could be (re)activated while rethinking the Nature/Culture relationship.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://droitcultures.revues.org/3890