Titre | Langues africaines dans un contexte urbain : la situation du continent et le cas du Sénégal et de la Tanzanie | |
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Auteur | Viola Krebs, Namory Diakhaté, Kemi Tibaijuka | |
Revue | Droit et cultures | |
Numéro | no 72, septembre 2016 Les langues autochtones dans la cité | |
Rubrique / Thématique | Partie II : Autochtonie et modernité dans la ville |
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Page | 155-171 | |
Résumé |
La langue est un moyen de communication, mais aussi l'un des éléments essentiels de l'identité individuelle, collective et nationale des locuteurs qui la parlent. Si plusieurs langues sont présentes sur un même territoire, leurs locuteurs vont les utiliser de manière dynamique en fonction des interlocuteurs à qui ils s'adressent. Puis, lorsqu'il y a des luttes de pouvoir, ces dernières passent souvent par l'affirmation ou au contraire la marginalisation de langues par les forces en place. La meilleure manière de promouvoir une langue ou au contraire de l'éliminer se fait au niveau officiel, par exemple si une langue est obligatoire pour l'enseignement, des échanges administratifs ou encore la recherche d'un emploi. Lorsque des changements importants modifient le statut d'une langue ou sa présence sur un territoire particulier, la place qu'elle occupe dans la société elle aussi évolue. Ces changements sont le plus perceptibles et rapides au moment de changements sociopolitiques importants, suite à la déclaration d'indépendance d'un pays ou encore au moment d'importants flux migratoires. À cela s'ajoute le fait qu'avec la mondialisation et l'introduction des technologies de l'information et de la communication (TIC), des changements importants et rapides sont en cours par rapport au choix et à l'utilisation des langues. L'Afrique est un cas particulièrement intéressant quant à ces dynamiques sociolinguistiques et linguistiques, car elle est le berceau d'un tiers des langues parlées sur notre planète, mais très peu d'entre elles sont reconnues comme langues officielles par les pouvoirs en place. Comment expliquer cela ? Quelles sont les langues reconnues officiellement et pourquoi ? Qu'en est-il de ce qu'on appelle aujourd'hui l'Afrique francophone, anglophone, lusophone et arabophone ? Pour répondre à ces questions, nous allons brièvement passer en revue la situation linguistique de l'Afrique, avec quelques exemples, puis nous intéresser plus particulièrement à la situation des zones périurbaines et urbaines du Sénégal et de Tanzanie. Quelles sont les langues parlées dans ces zones et par qui ? Est-il possible d'observer des changements récents quant à l'utilisation des langues africaines ? Telles sont les questions auxquelles nous tâcherons de répondre. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Language is a means of communication but it also constitutes an essential element for the individual, collective and national identity of the people who speak it. If multiple languages are present on the same territory, their speakers will use them in a dynamic fashion, depending on whom they are communicating with. Whenever there are power struggles, these are often connected to the promotion or on the contrary the marginalization of languages by the powers in place. The best way to promote a language is by recognizing it at the official level, for example as a compulsory language for teaching, administrative exchanges or for job requirements. However, once significant changes alter the status of a language or its presence in a particular territory, its place in society also evolves. These changes are most noticeable and rapid as a result of major socio-political changes, for example following the declaration of independence of a country or the influx of large numbers of migrants. Furthermore, with globalization and the introduction of information and communications technologies (ICTs), major and rapid changes are underway in relation to the choice and the use of languages. Africa is a particularly interesting case with regards to sociolinguistics and linguistic dynamics, because it is home to one third of all languages spoken on our planet, yet very few of them are recognized as official languages by the governments in place. How to explain this? What languages are officially recognized and why? What about the so-called French-speaking, English-speaking, Portuguese-speaking and Arabic-speaking Africa? To answer these questions, we will briefly review the linguistic situation of Africa, with a few examples, and then particularly focus on the periurban and urban areas of Senegal and Tanzania. What are the languages spoken in these areas and by whom? Is it possible to observe recent changes in the use of African languages? These are the questions we will try to answer. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://droitcultures.revues.org/3944 |