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Titre Du shtetl à la ville : à la recherche d'un yiddish (presque) perdu
Auteur Michael Hornsby
Mir@bel Revue Droit et cultures
Numéro no 72, septembre 2016 Les langues autochtones dans la cité
Rubrique / Thématique
Partie III : Minorités et autochtonie en Europe
Résumé Le yiddish était parlé dans la Pologne d'avant-guerre par près de 3 millions de locuteurs et, non contente d'être la langue quotidienne vernaculaire de la majorité des juifs polonais, était une langue florissante tant sur le plan littéraire et théâtral que dans le cinéma et la politique. Aujourd'hui, quelques locuteurs natifs du dialecte polonais du yiddish subsistent en Pologne mais on les trouve plus sûrement dans les centres de la culture juive dans le monde tels que Londres ou New York. Le statut du yiddish en tant que langue menacée dans le monde est attesté  et de minutieuses tentatives d'en établir les caractéristiques preuves à l'appui ont déjà été entreprises (en particulier par Jacobs 2005). Cependant, la variété polonaise du yiddish, en dépit de sa supériorité numérique d'avant-guerre, fait face à un danger encore accru par la tentative de revitalisation de cette langue qui s'appuie sur la notion de « standardisation linguistique ». Aussi illogique que cela puisse paraître, c'est la forme nordique de cette langue (le yiddish lituanien et letton) qui a servi de base au yiddish standardisé par l'Institut YIVO pour la recherche juive de New York (et ce, malgré un nombre inférieur de locuteurs) et qui est à présent utilisée comme langue standard dans les manuels et les cours d'été dans le monde. Il en résulte que les descendants des survivants de l'holocauste qui souhaitent rester exposés à leur patrimoine polonais par le biais du yiddish doivent le faire à travers des caractéristiques phonologiques et lexicales non polonaises, ce qui vient contrecarrer leurs tentatives de se rapprocher de cette langue.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Yiddish was spoken in pre-war Poland by just under 3 million people and thrived as a literary, theatrical, cinematic and political language in addition to being the daily vernacular of the majority of Polish Jewry. Today, a few native speakers of the Polish dialect of Yiddish remain in Poland but are more likely to be found in centres of Jewish culture around the world, such as London or New York. The status of Yiddish as an endangered language worldwide is well establishedi and thorough attempts to document its characteristics have already been carried out (e.g. Jacobs 2005). However, the Polish dialect of Yiddish, despite its pre-war numerical superiority, faces even greater endangerment in the face of a drive to revitalize the language based on the notion of ‘standard' language. Illogically, the Northern form of Yiddish (Latvian and Lithuanian Yiddish) was used for the basis of standard Yiddish by the YIVO Institute for Jewish Research, New York (despite having fewer speakers) and this is the form used in textbooks and summer schools around the world to teach the language. As a result, descendants of holocaust survivors who wish to connect with their Polish inheritance via the Yiddish language are exposed to non-Polish Yiddish phonological and lexical features, which can alienate them in their attempts to reconnect to the language.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://droitcultures.revues.org/3969