Titre | Taxe carbone, retraites et déficits publics : le coût caché du cloisonnement des expertises | |
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Auteur | Emmanuel Combet, Jean Charles Hourcade | |
Revue | Revue d'économie politique | |
Numéro | volume 124, no 3, mai-juin 2014 Varia | |
Rubrique / Thématique | Débats / Opinions |
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Page | 291-316 | |
Résumé |
Cet article présente une double alerte. La première concerne les conséquences du cloisonnement intellectuel qui prévaut entre, d'un côté, les enjeux du climat et de la transition énergétique, de l'autre, ceux de la pérennité des systèmes sociaux dans un contexte de vieillissement de la population et d'exposition à la concurrence internationale. La deuxième porte sur le fait que les travaux d'experts sur le financement des retraites sont conduits en équilibre partiel et non en équilibre général, c'est-à-dire qu'ils n'analysent pas les effets des divers dispositifs de financement sur la compétitivité, l'emploi ou le niveau des salaires. En prenant le risque méthodologique de construire un équilibre général de la France, qui incorpore et complète un scénario du Conseil d'Orientation des Retraites pour 2020, nous soulignons d'abord les limites des politiques qui usent des seuls instruments du système de retraite (cotisations sociales, âge de départ), ou qui cherchent de nouvelles ressources du seul côté de l'impôt sur le revenu ou de la TVA. Puis nous présentons l'intérêt, pour repousser ces limites, d'introduire une taxe carbone, comme l'un des éléments du dispositif de résorption des déficits des comptes sociaux. Nous montrons que le cloisonnement des expertises est dangereuse, aussi bien pour la bonne gestion du dossier des retraites que pour parvenir à lever les obstacles à une politique climatique ambitieuse. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Carbon Tax, Pensions and Public Deficits : The Hidden Cost of the Compartmentalization of Expertise This paper aims at raising attention to two intertwined issues. The first one concerns the consequences of the prevailing intellectual compartmentalization between questions related to energy and climate on the one hand, and to the viability of social security systems on the other (the viability of those systems is challenged by the increasing exposure to international competition and the ageing of the population). The second issue is about the fact that expertise on the funding of pensions are conducted under partial equilibrium analysis and ignore the general equilibrium effects of the various funding options on competitiveness, employment and wages. We take the methodological venture of building a general equilibrium vision of France for 2020 that is consistent with a scenario of the Conseil d'Orientation des Retraites. We first emphasize the limitations of policies that either i) use only one of the present instruments of the pension system (social contributions, retirement age), or ii) look for new resources by only considering an increase of income tax or VAT. Then we present a way to remove those limitations by introducing a carbon tax as a component of a policy package designed to absorb the deficits of the social accounts. We show that the current compartmentalization of expertise is dangerous, both for the funding of the pension system as well as for removing the obstacles to an ambitious climate policy. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REDP_243_0291 |