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Titre Rodstvennye sviazi v vysshikh krugakh znati XVII stoletiia i zemlevladenie
Auteur Olga Kosheleva
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 57, no 2-3, avril-septembre 2016 Famille et mobilité sociale en Russie, XVIe - XVIIIe siècles
Rubrique / Thématique
Valeurs familiales
Page 545-570
Résumé L'historiographie existante ne permet pas de connaître les raisons qui guidaient le choix des partenaires de mariage dans les « clans » de bojare. En assumant l'usage de la notion anachronique du « clan », l'auteur ne l'interprète pas comme un synonyme de lignage ou de famille, mais lui confère le sens d'alliance entre plusieurs familles, alliance fondée sur les liens du mariage et le partage de la propriété foncière. L'auteur se base sur l'histoire des familles Šeremet´ev, Odoevskij et Čerkasskij pour étudier les stratégies de mariage. Ces lignages cultivaient des liens de famille forts. Contrairement à ses prédécesseurs, qui attribuaient une place éminente au service et à la faveur du tsar, l'auteur souligne ici l'importance des valeurs familiales : 1) perpétuation du lignage grâce à une progéniture mâle robuste ; 2) soutien économique des successeurs par la transmission des terres ; 3) permanence de commémoration sprirituelle des parents décédés ; 4) maintien de la memoria glorieuse de la famille. L'auteur s'attache à démontrer que ces valeurs constituent les fondements de la stratégie familiale des bojare. L'étude révèle aussi les différences dans les stratégies maritales entre les deux branches des Šeremet´ev. La première (Sheremet´ev – Odoevskij – Čerkasskij) ne concluait pas de mariage en dehors de l'élite des boyare. Les terres étaient étroitement contrôlées. Les filles, grâce à leurs dots, contribuaient à cette stratégie, en transmettant leurs biens à leurs enfants et petits‑enfants. Le clan avait pour tradition et caractéristique de concentrer le gros de ses biens sur un seul héritier. En revanche, l'autre branche des Sheremet´ev, ne se limitait pas à l'élite des bojare, et il était fréquent que les épouses fussent choisies dans des familles nobles. La stratégie était fonction des circonstances. Ainsi, même si cet article ne résout pas entièrement le mystère de la logique maritale chez les bojare, il prouve clairement qu'elle ne fut pas unique ni invariable.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Up to the present, the reasoning behind the choice of marriage partners in boyar clans has remained a historiographical mystery. Re‑thinking the historiographically anachronistic definition of “clan,” the author treats this concept as not being identical to the notion of “lineage” or “family,” but rather as an alliance of several families founded on marriage ties and common landholdings.
In the article, marriage strategies are examined on the basis of data on the Sheremet´ev, Odoevskii and Cherkasskii families. These lineages created strong family ties. Most research in this area is focused on the importance of government service and the monarch's favor. The author, in contrast, foregrounds the importance of the following family values: (1) the continuation of the family line through healthy male progeny; (2) the support of this progeny through landholdings; (3) the continuous religious commemoration of all the deceased; and (4) the maintenance of the glorious memoria of the family. In the article, the above values are examined as the foundation of boyar family strategy.
The article also reveals variations in the marriage strategies of two branches of the Sheremet´ev line. One branch, the Sheremet´ev‑Odoevskii‑Cherkasskii, did not have any marriages with persons outside the highest boyar elite. The landholdings of this clan were maintained within its control. Daughters played an important role in this process through their dowries, which were inherited by their children and grandchildren. This clan was characterized by its particular custom of passing on the greater mass of landholdings to one heir, with the smaller parts going to the rest. Looking at another branch of the Sheremet´ev family, the author notes that this branch did not limit their choice of marriage partners to the boyar elite. They often took brides from gentry families. Marriage strategy was defined by circumstance. If the logic of boyar marriage choice is still not totally clarified, we may nonetheless assert that it was not one and the same for all boyar clans.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_572_0545