Contenu de l'article

Titre Enquêteur ou espion ? Une organisation de recherche aux prises avec la défiance (le Mass Observation, 1939-1945)
Auteur Ariane Mak
Mir@bel Revue Tracés
Numéro no 31, 2016/3 Méfiance
Rubrique / Thématique
Articles
Page 43-66
Résumé Comment enquêter en temps de guerre quand la figure de l'espion hante les esprits ? L'article se penche sur un point aveugle de l'histoire du Mass Observation – à savoir la manière dont cette organisation britannique de sciences sociales a dû faire face à une suspicion généralisée durant la Seconde Guerre mondiale. Des enquêteurs de terrain devenus objets d'enquête pour une population aux aguets ou emmenés au poste pour soupçon d'espionnage : le Mass Observation se voit obligé d'inventer de nouveaux outils afin de dissiper la méfiance. Sur quoi repose le malentendu et sur quel fond la rumeur prend-elle forme ? Comment la figure de l'espion, tapie dans les consciences populaires, se matérialise-t-elle dans le face-à-face entre les enquêteurs et les enquêtés ? Dans un cadre ouvert à hauteur des échanges interpersonnels et selon une perspective pragmatiste, nous nous proposons de contribuer à une anthropologie historique de la suspicion.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article shows how social research investigators from Mass Observation experienced first-hand the acute suspicion that swept Britain during the Second World War. These were times when governmental propaganda insisted that “careless talk costs lives”, when the general public was acutely spy-wary, when the fear of Fifth columnists was widespread. In this context, the mere sight of a stranger asking questions of people in the streets, while scribbling in a notebook, was cause for suspicion. This article analyzes several accounts of investigators being mistaken for spies, and the inquiries undertaken by the police and citizens alike. Little scholarly attention has been paid to Mass Observation's fieldwork difficulties during wartime and to the new methods the organization devised to avoid popular suspicion. By studying the grounded mechanisms of misinterpretation through a pragmatist approach we also hope to contribute to a historical anthropology of suspicion.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://traces.revues.org/6696