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Titre Passions et misères d'une société coloniale : les plantations au Vanuatu entre 1920 et 1980
Auteur Joël Bonnemaison
Mir@bel Revue Journal de la Société des Océanistes
Numéro Tome 42, no 82-83, 1986 Les plantations dans le Pacifique Sud
Rubrique / Thématique
Articles
Page 65-84
Résumé Dans son rêve de promouvoir aux Nouvelles- Hébrides une « colonie de peuplement » qui fut le pendant naturel de la Nouvelle-Calédonie voisine, la Résidence de France s'orienta pendant longtemps vers une politique de soutien à la petite et moyenne colonisation. Le Condominium franco-britannique ratifié au début des années 1920 ne semblait pas représenter un obstacle véritable : l'immatriculation des terres aliénées et l'importation à grande échelle d'une main-d'œuvre vietnamienne liée par des contrats de 5 ans devaient donner les moyens de cette politique. La crise économique de 1930 brisa ce rêve : le tableau que l'on peut faire à partir des rapports de l'époque révèle une société coloniale endettée, au bord de la faillite, dont le dynamisme est éteint et qui s'oriente vers une occupation du sol de plus en plus extensive. La plantation cesse alors d'apparaître comme le moyen d'affirmer la présence française dans l'archipel. La population mélanésienne eut de son côté des rapports variables avec cette colonisation. Les Mélanésiens s'ils étaient politiquement dominés n'étaient pas économiquement aliénés, de telle sorte qu'ils ne devinrent jamais complètement des prolétaires. Ils conservèrent de facto une certaine marge de manœuvre, dans le conflit comme dans l'alliance, avec l'univers blanc des plantations coloniales.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais For a long time some members in the French Residency in Port Vila dreamed of promoting in the New Hebrides a "settlement colony" that would be a sort of extension of nearby New Caledonia. To this end they supported small and medium-size European plantations. The Anglo-French Condominium which was ratified in the early 1920's was not seen as an obstacle: the registration of alienated land and the introduction of indentured Vietnamese labour on a great scale would provide the means of implementing this policy. The great depression of 1929-1930 put an end to this dream. The picture we can draw at this period shows a colonial society in great indebtness, often close to bankruptcy, whose dynamism had been weakened and which turned to a much more extensive use of land. Plantations, then, ceased to appear to be a means of furthering the French presence in the archipelago. Melanesian society on the other hand had various relations with these settlers. Melanesians were politically dominated but were not economically alienated, so they never became truly proletarians. They kept their leeway in conflicts as much as in alliances with the white world of colonial plantations.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1986_num_42_82_2823