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Titre Nouméa, cité métisse ?
Auteur Jean Guiart
Mir@bel Revue Journal de la Société des Océanistes
Numéro no 103, 1996
Rubrique / Thématique
Articles
Page 231-273
Résumé La ville de Nouméa est souvent présentée comme ayant sécrété une société de toutes origines et majoritairement métisse. Il n'en est rien. Le métissage ancien a rapidement été mal considéré et s'est presque complètement arrêté, pour ne reprendre que faiblement après 1945 et ne devenir un processus marquant qu'après les accords de Matignon. Pour le moment, les communautés restent distinctes, assez jalouses de la part de l'activité économique qu'elle cherchent à maintenir ou à augmenter (le plein emploi administratif, industriel et tertiaire grignoté sur les marges pour les Européens ; le secteur tertiaire pour les Vietnamiens et les Chinois-Tahitiens ; la pénétration dans la fonction publique pour les Mélanésiens), mais pour la première fois depuis longtemps elles apparaissent moins hostiles les unes vis-à-vis des autres et à la recherche de formes d'accommodement qui se réalisent plus facilement dans la vie quotidienne que par les décisions politiques. C'est une ville en flux, où le volontarisme officiellement proclamé n'est pas le facteur le plus positif parce que mal ajusté, pour l'action culturelle, ou répondant à la formule trop peu, trop tard en ce qui concerne l'habitat.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The city of Nouméa is often thought to be a mixture of races and peopled by a majority of half-castes. Things are rather different. Interracial marriages which happened at the start were quickly looked down upon, and stopped by all means, starting again slowly after 1945, expanding really only after the Matignon agreement. For the present, communities remain apart, more or less jealous of what share of the economy they have earned for themselves. Europeans benefitted from full employment but are regularly losing shares on the labour market. Vietnamese and Tahitian-Chinese have cornered a good part of tertiary activities. Melanesians have been using political pressure to facilitate their penetration of the civil service. For the first time, these communi- ties seem less prone to be hostile to each other in everyday life and favour a somewhat more difficult to obtain accommodation in political life between the different camps. This is a town influx, where the publicly proclaimed political will is not the most efficient way of creating mutual tolerance, where the attempt to obtain this through cultural action is misfiring, and where the financial efforts made in favour of low cost housing answer for the present the formula: too little, too late.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1996_num_103_2_1992