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Titre Concordances et dissidences entre économie et littérature
Auteur Jean-Joseph Goux
Mir@bel Revue L'Homme et la société
Numéro no 200, décembre 2016 Économie et littérature
Rubrique / Thématique
Économie et littérature
Page 65-78
Résumé Entre littérature et vie économique, deux grands types de rapports ont émergé en France à partir des années 1830, années du basculement dans l'ère de l'argent tout puissant. D'une part, un rapport de concordance ou de correspondance lorsque la littérature reconnaît l'importance centrale des affaires d'argent dans la société nouvelle, des passions et des intrigues qu'elles génèrent, et représente un monde dominé par les intérêts économiques. Le genre roman devient le genre littéraire majeur du XIXe siècle, en accord avec les énergies et les fins du libéralisme économique. Il y a d'autre part un rapport d'antagonisme, d'opposition, lorsque le romancier ou le dramaturge expose à travers ses personnages une attitude fortement critique envers les valeurs de cette nouvelle société. La littérature décline les figures les plus radicales et souvent les plus caricaturales de l'homo œconomicus, et elle campe aussi des personnages tout à fait contraires au postulat théorique des économistes, des personnages dont les ressorts profonds ne sont pas la satisfaction de l'intérêt pécuniaire, la maximisation de leur profit économique, mais d'autres ressorts comme l'amour, la foi, ou le goût pour l'influence politique. Parallèlement se révèlent les multiples rapports entre monnaie et langage.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In the 1830s, which mark the beginning of the era of all-powerful money in France, two major relationships arose between literature and economic life. On the one hand, a relationship of agreement and correspondence occurred when literature recognized the central importance of monetary matters in the new society, with the passions and intrigues money brings about, and it represented a world ruled by economic interests. In the nineteenth century, the novelistic genre thus becomes the major literary genre in accord with the energies and purposes of economic liberalism. On the other hand, a relationship of antagonism, of opposition, also emerged when the novelist or playwright displayed, through her/his characters, a very critical attitude towards the values of this new society. Literature thus offers a variety of the most radical and even the most ridiculous forms of Homo oeconomicus, and it also portrays characters that run contrary to the theoretical postulate of economists, characters whose deep drives do not seek the satisfaction of pecuniary interest, or maximum economic profit, but love, faith, or the propensity for political influence. Simultaneously multiple relations between money and language disclose themselves.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_200_0065