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Titre Des grands soirs aux beaux jours. La question environnementale peut-elle encore être porteuse d'utopies ?
Auteur Chantal Aspe, Marie Jacqué
Mir@bel Revue Education et sociétés
Numéro no 37, 2016 Utopies et éducation : des groupes en mouvement
Rubrique / Thématique
Dossier : Utopies et éducation : des groupes en mouvement
Page 33-48
Résumé L'article analyse comment se recompose un projet utopiste écologiste et sur quelles critiques et expériences alternatives il se fonde. Dans les années 1970, une utopie écologiste est née de la critique anti-productiviste et d'expérimentations communautaires. Trois caractéristiques relient ces mouvements d'hier et d'aujourd'hui : faire autre part, ailleurs et autrement. En allant autre part que là où ils sont socialement et professionnellement attendus, les utopiens écologistes investissent des ailleurs (physiques ou symboliques) où peut se concrétiser une autre manière de vivre en société que celle du temps et de l'espace industriels. À partir du parcours d'étudiants en environnement, les auteures étudient les formes d'engagement qui –des mouvements contestataires des années 1970 aux pratiques actuelles d'autoconstruction et d'autoproduction– remettent en cause le mode de développement dominant. Les projets alternatifs d'aujourd'hui ne cherchent plus à tendre vers une transformation de l'ensemble du système, mais à s'en dégager par l'apprentissage de techniques et le maniement d'outils redonnant aux individus une maîtrise sur leur réel. Outre l'autonomie, la revendication du plaisir hors de toute considération financière définit aussi le projet utopiste. Ces nouveaux entrepreneurs ne rêvent plus d'un grand soir, mais espèrent vivre de beaux jours.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The article analyses how an ecologist utopian project is recomposed and on what critiques and experiences it is based on. In the 1970s, an ecologist utopia was born from the anti-productivist critique and experiments of living in communities. Two characteristics link these movements of yesteryear and today: doing it elsewhere and otherwise. By going elsewhere than where they are expected to go socially and professionally, the ecologist utopians invested in elsewheres (physical or symbolic) where another way of living in society than that which is materialized in industrial time and space. On the basis of students' paths in the environment movement, the authors have studied forms of engagement which –from the protest movements of the 1970s to the current practices of self-construction and self-production– question the dominant development method. Today's alternative projects are no longer tending towards a transformation of the entire system, but to freeing oneself by learning techniques and using tools which give back to individuals a control over their reality. Other than autonomy, asserting pleasure without any financial consideration also defines the utopian project. These new entrepreneurs are no longer reaching for the skies but just hoping to live well.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ES_037_0033