Titre | Écrire (sur) un massacre : Acteal 1997-2008 (Mexique) : Enjeux d'écriture, enjeux d'interprétations | |
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Auteur | Sabrina Melenotte | |
Revue | Cultures & conflits | |
Numéro | no 103-104, automne-hiver 2016 Ethnographies politiques de la violence | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 111-129 | |
Résumé |
Cet article revient sur les enjeux politiques et herméneutiques du massacre d'Acteal, survenu le 22 décembre 1997 dans la municipalité de Chenalhó (État du Chiapas, Mexique) dans le cadre du conflit armé qui débuta après le soulèvement zapatiste de 1994. Il se penche sur les différents récits émis par les acteurs politiques (gouvernementaux et non-gouvernementaux), universitaires et judiciaires qui, en dix ans, ont érigé le massacre en un paradigme de l'État persécuteur. L'analyse des controverses et de la double affaire produite sur le massacre met en exergue la bataille discursive entre ces acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux. Dix ans après les faits, une notable concurrence des victimes consista en une inversion rhétorique, relayée sur les scènes judiciaire et médiatique, faisant des « auteurs matériels » du massacre des « prisonniers innocents ». En outre, le caractère performatif de la violence, qui s'adosse à une reconstruction postérieure des faits par les acteurs concernés, permet d'examiner l'évolution du traitement du paramilitarisme au Mexique et d'analyser quelques spécificités du régime mexicain par rapport à d'autres pays latino-américains. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article reviews the policies and hermeneutical issues of the Acteal massacre, which occurred on the 22nd of December 1997 in the municipality of Chenalhó (Chiapas, Mexico) and took place in the context of an armed conflict that began after the Zapatista uprising of 1994. It examines the different accounts issued by both governmental and non-governmental political actors alongside academic and judicial actors who, in ten years, have established the massacre as being in the paradigm of the persecuting state. An analysis of the controversies and the two-sided story produced on the massacre underlines the discursive battle between those aforementioned governmental and non-governmental actors. Ten years after the fact, noteworthy competition between the victims consisted of a rhetorical inversion, relayed on judicial and media scenes, turning the “material authors” of the massacre into “innocent prisoners”. Moreover, the performative nature of the violence that leans against a subsequent reconstruction of events from concerned actors enables an examination of the evolution of the issue of paramilitarism in Mexico and an analysis of some of the specific features of the Mexican regime in comparison to other Latin American countries. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CC_103_0111 |