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Titre L'apport des monnaies sociales à la microfinance : le cas des banques communautaires de développement brésiliennes
Auteur Tristan Dissaux, Camille Meyer
Mir@bel Revue Revue d'économie financière
Numéro no 124, décembre 2016 Les systèmes financiers d'Amérique latine
Rubrique / Thématique
Enjeux structurels et profondeur financière
Page 313-326
Résumé La microfinance a acquis, depuis sa large diffusion au milieu des années 1990, une place importante dans les stratégies de réduction de la pauvreté. La dernière décennie a néanmoins vu la portée de sa principale technique financière, le microcrédit, relativisée voire remise en cause. Celui-ci souffrirait en effet d'un certain nombre de limites et, dans certains cas, pourrait même être dommageable à ceux qui sont censés en bénéficier. Après un état des lieux de la microfinance au Brésil et avoir rappelé les limites de l'outil microcrédit, nous nous intéresserons à une adaptation particulière du modèle microfinancier, celle mise en œuvre par les banques communautaires de développement brésiliennes, dont on en compte aujourd'hui plus d'une centaine sur l'ensemble du territoire. Une des principales innovations de ces organisations de la société civile est de coupler le microcrédit à l'émission d'une monnaie sociale, dont l'usage – en complément du réal brésilien – est circonscrit au territoire local. Nous verrons ce qu'apportent ces monnaies et dans quelle mesure elles viennent répondre à certaines des limites du microcrédit, à travers l'exemple de la Banque Palmas, fondatrice de ce modèle de finance solidaire. Non seulement outils économiques mais surtout constructions sociales, ces monnaies participent à un développement endogène et peuvent être le vecteur d'une coconstruction des politiques de réduction de la pauvreté.Classification JEL : E42, G23, O16, O54.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Since its widespread diffusion in the mid-1990s, microfinance became an important part of poverty reduction strategies. However, the impacts of its main financial technique, microcredit, have been more and more questioned during the last decade. Several limits of this tool have appeared, which even happened to be harmful to those supposed to benefit from it. After an overview of the state of microfinance in Brazil and a review of the limits of the microcredit tool, we focus on a particular adaptation of the microfinance model: the one implemented by the Brazilian community development banks, which are today more than a hundred on the whole Brazilian territory. One of the main innovations of these civil society organizations is to link microcredit to the issuance of a social currency, the use of which - in addition to the Brazilian Real - is confined to the local territory. We highlight the benefits of these currencies and see to which extent they respond to some of the limits of microcredit, through the example of the Palmas Bank, which founded this model of solidarity finance. Not only economic tools but also social constructions, these currencies participate in endogenous development and can be the vehicle for the co-construction of poverty reduction policies. Classification JEL: E42, G23, O16, O54.
Source : Éditeur (via Cairn.info)